Mi-people mi-politique, la rentrée des « liveurs » de l’institut des vocations pour l’emploi (LIVE) installé à Clichy-sous-Bois se fait à grand renfort de communication. Du Parisien à Ouest-France en passant par Gala, les médias sont unanimes à vanter les mérites de l’ancienne professeure devenue Première Dame et qui, dans un emploi du temps chargé, trouve un créneau pour venir une fois par mois dispenser des cours de littérature classique aux élèves de cette nouvelle « école » destinée à de jeunes adultes

Malheureusement, ce droit est virtuel pour nombre de Français. Confrontées aux difficultés financières et à l’augmentation des prestations touristiques (hébergement, camping, transports, loisirs…), les familles populaires renoncent de plus en plus aux vacances : c’est le constat fait par la Fondation Jean-Jaurès à partir de son enquête « Les Français et les vacances : quelles inégalités ? ». Même les « classes moyennes inférieures » commencent à être touchées par cette discrimination qui suscite un véritable sentiment de frustration, de déclassement et de la colère sociale.

Selon l’enquête de la Confédération syndicale des familles, le coût de la rentrée scolaire (qui comprend les fournitures, les livres, les équipements sportifs et spécifiques et les frais annexes tels que les assurances) n’aurait augmenté que de 0,17% cette année. Mais rappelons qu’elle avait été 10% plus chère en 2018 pour un enfant entrant en CP, pour une inflation de 1,8%. Par ailleurs, cette stabilité cache des disparités selon le niveau d’étude : ainsi, la rentrée en collège coûtera 5,6% plus cher cette année.

Le lundi 1^er Septembre, alors que près de 1 500 collégiens se préparaient à faire leur rentrée dans notre commune, une vingtaine d’élèves restaient chez eux faute de place dans les collèges de Montfermeil. Si la situation semble s’être arrangée pour une dizaine de famille, au 5 Septembre, encore 10 élèves ne savaient toujours pas où ils auraient cours cette année. La hausse démographique sur le secteur est pourtant connue et, dès la fin juin, il était su qu’il y aurait plus d’élèves que de places dans les collèges à la rentrée.

Ca y est ! La rentrée scolaire est passée mais les parents ne retrouvent pas toutes les promesses faites dans les médias.

Quelques exemples ? Pour les petits déjeuners gratuits promis au printemps pour les écoles classées dans les Réseaux d’Education Prioritaire ou ceux concernés par la politique de la ville, les plus jeunes Montfermeillois devront plutôt compter sur les collations prises à la maison car la ville ne s’est pas portée volontaire. Sans oublier qu’une telle mesure pose des problèmes de logistique et de qualité de ce qui serait proposé.

Une « cité éducative » peut regrouper plusieurs réseaux d’éducation prioritaire (REP). Les dynamiques des REP+ ou REP étant déjà difficiles à développer on peut s’inquiéter de la dimension « usine à gaz » de ces nouvelles organisations.

Expérimentées à Grigny (Essonne), les cités éducatives vont être étendues à 80 quartiers prioritaires de la politique de la ville. Le principe de ce projet est, selon le ministre de la Cohésion des territoires, que « l’éducation ne se limite pas aux frontières de l’école, du collège ou du lycée », et qu’il faut répondre « aux besoins de l’enfant » en fonction des « spécificités territoriales ».