Depuis le 3 septembre, tous les enfants parisiens âgés de moins de 12 ans peuvent utiliser gratuitement les transports en commun à Paris. Cette mesure, votée par le Conseil de Paris en juin et qui vient donc de rentrer en vigueur, pose plusieurs questions. Tout d’abord, elle ne concerne que les enfants domiciliés ou scolarisés à Paris. La Région, par la voix de Valérie Pécresse, a en effet refusé de s’emparer du sujet, ce qui crée une injustice géographique entre les enfants d’Ile-de-France : ceux habitant à Paris, pour lesquels la mairie rembourse l’abonnement aux transports, et ceux habitant en banlieue, qui doivent toujours payer le leur.
Quid, ensuite, des collégiens et lycéens, qui sont encore plus nombreux à utiliser les transports en commun pour se rendre dans leurs établissements ? Depuis le 3 septembre, leur carte Imagine R’ peut certes leur être remboursée à hauteur de 50 %, mais uniquement s’ils résident à Paris. Un lycéen domicilié à Saint-Denis devra donc payer son abonnement en totalité, même s’il va au lycée dans Paris intra-muros.
Enfin, en décidant une gratuité partielle, la ville de Paris se prive d’un outil précieux d’égalité sociale et d’ambition écologique. A Dunkerque par exemple, où la gratuité totale des transports a été décidée en octobre 2018, le bilan est très positif : la fréquentation des transports en commun a augmenté de 65 % en semaine, et 125 % le week-end. 10 % des usagers du bus ont même vendu l’une de leurs deux voitures, ce qui représente à la fois un gain de pouvoir d’achat pour les usagers qui ont fait ce choix, et un gain écologique pour l’environnement…