Déclaration des conseillers municipaux Front de Gauche : Olivier D’Henry, Angélique Planet-Ledieu, Christian Brickx.
L’éditorial du maire dans le magazine de novembre appelle des commentaires.
Lors du dernier Conseil Municipal, les élus se sont prononcés sur le Territoire T9 auquel Montfermeil va être rattaché à compter du 1er janvier 2016.
Cette délibération a été l’occasion de s’exprimer sur le fond des lois MAPTAM et NOTRe, piliers de la nouvelle organisation territoriale.
Ainsi, les élus ont dénoncé cette réforme territoriale, se sont opposés à sa mise en œuvre face aux incertitudes financières, se sont interrogés sur les enjeux démocratiques d’un éloignement des lieux de décision par rapport aux citoyens, ont demandé des réponses à leurs questions. C’est tout.
Lors des échanges, nous vous l’assurons, aucune référence au « Pape Jean-Paul II », « aux sociétés d’ordre supérieur », « à la fin de la famille » ou à la « mort tragique de notre pays » n’a été émise.
Par contre les conseillers municipaux ont pu dire clairement leurs inquiétudes et leur volonté unanime de voir ces projets reportés sans réponse à leurs interrogations légitimes. Des échanges qui ont permis aux élus d’opposition d’enrichir la délibération, de telle sorte que nous avons pu la voter à l’unanimité.
Cela fait longtemps que les élus Front de Gauche dénoncent les dérives de cette stratification. Au-delà des incertitudes financières et de gouvernance, et donc de démocratie, qui pèsent sur cette évolution territoriale, c’est la philosophie même de la Métropole du Grand Paris que nous questionnons. En guise de simplification administrative, ces réformes ajoutent un échelon à un système dans lequel les citoyens se perdent déjà.
Les lois MAPTAM et NOTRe répondent à des logiques libérales de mise en concurrence des territoires, à l’échelle régionale, nationale et mondiale, alors que nous portons des valeurs d’égalité territoriale et de solidarité.
Cette organisation va accentuer les inégalités dans notre région, entre les territoires, les communes se retrouvant asphyxiées en perdant leurs ressources, le système de compensation prévu n’étant pas encore effectif et pourtant déjà clairement insuffisant. A un moment où l’Etat réduit considérablement les dotations aux communes pour mettre l’argent public au service des entreprises.
Dans ce contexte, certains élus envisagent de ne pas siéger au Conseil de Territoire pour ne pas donner de légitimité à une coquille vide. Cette attitude ne nous semble pas être une réponse adaptée.
La politique de la chaise vide ne permet pas de porter les intérêts des citoyens, de faire entendre les voix des communes comme la nôtre, particulièrement fragilisée par cette réforme. Alors que le rôle des élus est bien celui-là, et non de faire un amalgame entre la réforme de nos territoires et une prétendue fin de notre civilisation.