120 élus locaux et citoyens ont participé à la réunion organisée sous l’égide de Paris Métropole. Son but : associer la population et ses représentants à la construction de la métropole du Grand Paris qui doit voir le jour le 1er janvier 2016 en regroupant Paris et les communes des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Les conseillers municipaux et la conseillère départementale Front de gauche ont apporté leur contribution à ce débat qui a mis en évidence une exigence : la métropole doit se construire avec et pour les habitants. La tribune étant réservée aux maires des communes invitantes - Montfermeil, Clichy-sous-Bois et Vaujours - c’est de la salle que Dominique Dellac a exprimé son point de vue, dont voici les principaux extraits :
« Le débat entre l’Etat et les élus locaux n’est pas exempt de contradictions.
Débats sur les finalités entre :
- ceux, dont je suis, pour qui le projet urbain, social et économique, la construction de logements, la création d’un réseau de transport public de voyageurs, l’amélioration du cadre de vie, la correction des inégalités territoriales, la définition de contrats de développement territorial où les élus locaux continueraient à jouer un rôle moteur constituent les priorités ;
- et ceux pour qui il s’agit prioritairement de doter notre métropole des outils de compétitivité économique et financière, de recherche et d’innovation lui permettant de tenir son rang dans la guerre économique mondiale que se livrent les territoires.
Débats sur les compétences que devrait exercer la Métropole du Grand Paris.Les communes seront-elles dessaisies de l’aménagement et de l’urbanisme, du développement économique ; de l’habitat ; de la politique de la ville ; de la protection de l’environnement et du cadre de vie ? Mais que restera-t-il réellement aux communes comme compétences ? Sont-elles appelées à devenir des coquilles vides, chargées de l’état civil, de l’action sociale de proximité, de l’animation socio-culturelle locale et de la police de proximité ?
Débat sur les moyens financiers, alors que ce projet s’inscrit dans une politique nationale de réduction drastique de la dépense publique et des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales. Comment alors répondre aux immenses besoins en emploi, en formation, en logements, en transports…
Débat enfin sur la démocratie car ce projet s’inscrit dans une réforme institutionnelle globale. L’objectif affiché est la « réduction du millefeuille » administratif pour faire baisser les charges de gestion publique et rationaliser les compétences de chaque niveau. Pour cela, les agglomérations intercommunales doivent être remplacées par des territoires de plus grande envergure, dont le découpage est en cours de discussion. Par contre, les départements subsisteraient, sauf ceux de la première couronne, dont le nôtre, qui devraient disparaître à une date indéterminée. En fait l’Etat n’est-il pas en train d’accoucher d’un nouveau monstre encore plus centralisé et disposant de ressources publiques réduites ?
Alors que la démocratie participative est une exigence citoyenne grandissante, il ne faudrait pas que cette réforme éloigne les citoyens des décisions stratégiques qui décident de leur vie quotidienne pour adapter la gouvernance métropolitaine aux exigences des puissances financières.
Avec ce projet de Métropole du Grand Paris, avec les Opération d’Intérêt National, avec la loi Notre, l’Etat ne se donne-t-il pas les moyens de décisions autoritaires. On peut le craindre. Je souhaite donc que cette consultation débouche sur une prise en compte réelle des aspirations et des besoins des habitants, car la Métropole doit d’abord répondre aux besoins de ceux qui y vivent. »