La Banque JP Morgan Chase, l’une des plus puissantes au monde, a décidé d’investir 26 millions d’euros en Ile-de-France, principalement en Seine-Saint-Denis, durant les cinq prochaines années. Autrement dit un peu plus de 5 millions par an : une goutte d’eau pour ce mastodonte planétaire de la finance, qui a versé 22,3 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2017. 26 millions c’est d’ailleurs moins que le « salaire » annuel de son PDG : 29 millions. Certes, des entreprises porteuses de projet dans le numérique, l’écoconstruction ou encore les JO devraient en profiter. La ministre du Travail s’est félicitée de cet investissement dans notre département qu’elle a qualifié de « priorité des priorités ». Il est vrai que le récent rapport parlementaire dénonce les manquements de l’Etat en Seine-Saint-Denis dans les domaines de l’école, de la justice et de la sécurité. Mais il n’a, à ce jour, donné suite à aucune mesure gouvernementale.
Mais quel intérêt pour cette banque ? Car nous n’avons pas la naïveté de croire à la philanthropie capitaliste. C’est désormais l’idéologie officielle : toutes les politiques publiques doivent être coconstruites en partenariat avec les grands groupes privés. Evidemment, ceux-ci n’y seront pas perdants, notamment en matière d’exonération fiscale… « La Seine-Saint-Denis n’a pas besoin de faire la quête. Nous exigeons simplement la justice et l’égalité républicaine pour notre territoire » a, pour sa part, déclaré le député communiste Stéphane Peu.