Déclaration d’Olivier D’Henry
Votre déclaration d’orientation budgétaire contient une critique juste de la politique gouvernementale de réduction massive des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales. Mais vous vous gardez bien de dire qu’il ne s’agit pas tant de réduire la dette nationale, qui est de fait transférée sur les collectivités territoriales, que de dégager des fonds du budget de l’Etat pour alimenter les entreprises via le CICE. Lequel CICE n’a à ce jour fait l’objet d’aucune évaluation en termes de création d’emplois et n’a en rien contribué à résorber le chômage.
Pour être juste votre critique n’en est pas moins inefficace, car elle n’est pas suivie d’action. Vous avez notamment refusé d’inscrire notre commune dans l’action de l’Association des maires de France. Vous n’avez pas présenté la pétition de l’AMF à notre conseil et encore moins appelé la population à signer cette pétition comme l’ont fait des milliers de maires de notre pays.
En fait cette critique de la politique du gouvernement est empreinte de duplicité. Vous la dénoncez, alors qu’elle correspond à vos propres orientations économiques libérales. Vous la dénoncez, mais vous l‘appliquez sans contestation. En définitive, vous la dénoncez pour l’utiliser comme justification de votre propre politique d’augmentation des impôts locaux.
Car votre document d’orientation budgétaire confirme à nouveau que l’augmentation considérable des impôts locaux à laquelle vous avez procédé l’année dernière n’était pas nécessaire.
En continuant à maintenir un taux d’autofinancement par habitant 2 fois ½ supérieur à la moyenne nationale, vous surimposez les Montfermeillois. Cette surimposition, qui atteint des records départementaux et nationaux, est d’autant plus inacceptable que la dette communale est très minime par rapport aux capacités de remboursement de la ville et que les taux d’emprunts sont actuellement très faibles, voir nuls. Votre gestion est un véritable non-sens économique, qui pénalise les habitants de notre ville.
Le taux d’autofinancement de la ville, la dette minime et les taux d’intérêt actuels des emprunts autorisent une autre politique budgétaire, sans augmentation des impôts locaux. Mais vous avez fait le choix l’année dernière d’une augmentation massive qui se répercutera tout au long de ce mandat municipal. Les Montfermeillois doivent savoir qu’avec des investissements et des services publics identiques, ils pourraient payer beaucoup moins d’impôts locaux. Compter sur nous pour continuer à les en informer.