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Juin 2019 - Ladj Ly : quand la fierté de Montfermeil passe par les Bosquets

Un jeune homme nous fixe, le regard déterminé. Pointée vers le spectateur comme un fusil, il tient … une caméra. C’était en 2004, une image en noir et blanc qu’on n’oubliera pas, première collaboration entre Ladj Ly et le photographe JR.

Quinze ans plus tard, « Les Misérables », le premier long métrage de Ladj Ly fait partie de la sélection officielle du festival de Cannes, en compétition avec les films des plus grands réalisateurs comme Ken Loach, Quentin Tarentino, Pedro Almodovar, les frères Dardenne ou Terrence Malick.

 

Quelle que soit l’issue de la compétition, c’est pour nous un grand moment de fierté, d’émotion et de pur plaisir de voir cet enfant des Bosquets devenu réalisateur reconnu au plus haut niveau.

« Les misérables, dit-il, c’est tout le monde, les flics, les habitants de la cité. »

Ladj Ly dit encore qu’il est grand temps que la diversité culturelle qui fait la France d’aujourd’hui s’exprime sans filtres. Celles et ceux qui ont grandi dans ces quartiers oubliés de la République sont capables du meilleur. Bien loin des clichés effrayants distillés par l’extrême droite, et auxquels le maire de Montfermeil offre sa caution comme il l’a fait en décembre dernier en participant à un colloque sur « l’ensauvagement des banlieues » à l’Assemblée Nationale.


Non, les banlieues ne sont pas ensauvagées. Il existe juste des quartiers où, pour rétablir l’égalité républicaine, le rôle d’un maire est de porter une ambition pour l’accès de tous à la culture et à l’éducation, à une vie digne. Il ne suffit pas de rénover un quartier ni de résidentialiser des bâtiments avec l’argent de l’ANRU et de l’Europe. La question est de mettre en œuvre une politique volontariste assortie de moyens pour offrir aux jeunes les structures et les activités qui leur permettront d’explorer, d’apprendre, de rêver leur avenir avant de le construire. Car il n’y a aucune fatalité à reproduire les inégalités sociales, mais encore faut-il vouloir aider le destin en offrant le meilleur à chacun de nos enfants.

C’est le sens même de l’école de cinéma Kourtrajmé, ouverte par Ladj Ly aux Ateliers Médicis en septembre dernier et qui accueille des stagiaires de la France entière pour des formations gratuites aux métiers du cinéma, sans conditions de diplômes ni d’âge. Les chemins de l’excellence passent aussi par Montfermeil et les Bosquets.

Vos élus Front de Gauche au Conseil municipal

Olivier d’Henry, Angélique Planet-Ledieu, Christian Brickx

 

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