En février, la municipalité de Montfermeil s’est encore fait remarquer pour son ouverture d’esprit et sa tolérance en faisant arrêter sur le parvis de la mairie le Président de l’Association La Maison des Potes.
Cette structure, qui existe depuis 1989, met en réseau des associations de quartiers, en s’appuyant sur les valeurs de l’éducation populaire, de l’antiracisme, de la laïcité, du féminisme, de la solidarité et de la justice sociale.
Du 21 février au 21 mars, elle a sillonné l’Île-de-France pour sa campagne du « Grand Paris pour l’égalité ». L’objectif ? A à la veille de l’élection présidentielle, lutter contre l’extrême-droite et rappeler que cette résistance doit s’accompagner de propositions concrètes pour faire de l’égalité une réalité. L’association a ainsi rencontré plusieurs élus pour exposer ses revendications contre les discriminations, les inviter à demander aux candidats à l’élection présidentielle qu'ils soutiennent de s'engager à reprendre les propositions de l'appel « Unis pour l’égalité » (faire sanctionner en justice le racisme et des discriminations raciales ; régulariser les travailleurs sans papiers ; donner le droit de vote aux étrangers...).
Mais le vendredi 24 février, l’association est tombée sur un os. La tournée de l’égalité s’est terminée ce jour-là au commissariat de Clichy. En effet, alors que plusieurs militants déployaient leur banderole « Faire de l’égalité une réalité » devant l’hôtel de ville de Montfermeil, la police municipale puis la police nationale sont intervenues et ont conduit le président de l’association au poste, menotté, pour une garde à vue de 3 heures, au motif de manifestation non autorisée. Samuel Thomas déplore d’avoir été traité comme un bandit : « Si porter ces revendications, c’est passible de sanctions, on n’est plus dans un état démocratique», dénonce-t-il. Aucune poursuite judiciaire n’a été engagée à son encontre, mais cette interpellation n’est pas sans poser une question : pourquoi une telle « réception » des forces de police à Montfermeil?
Asnières, Clamart, Drancy, Gonesse, Pantin, Sevran, Mantes la Jolie… Des élus locaux de toutes tendances ont laissé l’association déplier sa banderole, ont parfois reçu les représentants, répondant à leurs questions, s’engageant, posant pour une photo souvenir…
Lutter contre les inégalités et le racisme serait-ce à ce point intolérable à Montfermeil ?
Vos élus Front de Gauche au Conseil Municipal
Olivier D’Henry, Angélique Planet-Ledieu, Christian Brickx