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Vœux du Front de Gauche pour l’année 2019

 

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Discours d’Angélique Planet-Ledieu, conseillère municipale :

«L’âge de la colère pourrait prendre la succession de l’âge d’or » du capitalisme. Ce n’est pas moi qui le dit, mais Christine Lagarde, ancienne ministre de l’économie de Sarkozy, présidente du FMI ; et elle sait de quoi elle parle !

Evidemment, quand elle parle de l’âge d’or du capitalisme, c’est de l’âge d’or pour les capitalistes dont il est question.

Pas pour les salariés, les chômeurs, les retraités, les peuples.

Celle qui préside un organisme dont la mission est de soumettre les peuples aux diktats libéraux de l’austérité et de la casse des services publics pour, malgré la crise, dégager des profits pour les multinationales, est bien placée pour prendre la température du mécontentement populaire planétaire engendré par la croissance mondialisée des inégalités économiques, sociales et écologiques.

Evidemment, il ne s’agit pas pour elle de remettre en cause ce capitalisme libéral, mais de tirer la sonnette d’alarme.

 

Parce que pour nous, des sujets d’être en colère il y en a !

Rien qu’en France :

  • D’un côté, 5 millions de chômeurs ; 10 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté ; le recul incessant depuis des décennies de la couverture sociale et des pensions de retraites ; la diminution depuis des années des salaires des fonctionnaires ; le smic bloqué ; les fins de mois qui commence le 15 pour des millions de familles ; la casse persévérante par nos gouvernants, depuis des décennies, des services publics de l’énergie, de la santé, de l’éducation, du logement social, des transports, des communications…

  • De l’autre : 200 milliards d’aides publiques nationales et européennes et d’exonération de cotisations pour les entreprises; 80 milliards de fraude et d’optimisation fiscales ; 60 milliards de dividendes pour les actionnaires du CAC 40 en 2018, en augmentation de 13% ; 40 milliards de CICE (en pure perte pour l’emploi, mais pas pour les actionnaires)… Autant d’argent soustrait à l’enseignement, à la santé, au logement, aux transports, à la justice, à la sécurité publique… Rappelons que le budget de l’Etat était de 386 milliards en 2018.

Autant d’argent soustrait aux salariés et aux retraités. Car, contrairement à ce que voudrait nous faire croire l’idéologie libérale, le travail n’est pas un coût, mais la source de toutes les richesses produites. C’est le capital qui est un coût. Prenons 2 exemples :

  • Carrefour : en 2016, cette entreprise a fait 894 millions de bénéfices ; a touché 390 millions de CICE et d’exonérations de cotisations salariales ; et a versé 516 millions à ses actionnaires. Ce sont nos impôts et la baisse de notre couverture sociale qui ont financé les profits des actionnaires. Ces 516 millions versés aux actionnaires équivalent à 13 fois le budget de notre ville !

  • En 2018, 68% des profits des entreprises du CAC40 ont été versés aux actionnaires, 27% ont été réinvestis et seulement 5% versés aux salariés. Ajoutons que ces entreprises ont, la même année, supprimé 15 000 emplois.

On le voit, le mouvement des gilets jaunes n’est pas une passade, pas un mouvement de mauvaise humeur sorti de nulle part. Il exprime un ras-le-bol qui a mijoté longtemps dans les marmites des inégalités et des injustices, de la précarité et du mal vivre. Les marmites des trahisons politiques et des espoirs déçus, aussi.

Surtout, derrière la colère, un rejet du Capitalisme.

Ce capitalisme décomplexé. Alors que le Président de la République, qui a fait ses classes chez Rothschild, est au service des riches, comme ses amis Xavier Niel, le propriétaire de Free, du Monde et de l’Obs, ou Arnaud Lagardère, le propriétaire de Paris Match ?

Pour eux la suppression de l’ISF, la Flat tax et l’exit tax ; pour les plus démunis la réduction de l’APL, l’augmentation des cotisations.

Lundi, les journaux titraient : 26 milliardaires les plus riches possèdent plus que la moitié de l’humanité.

Une infime minorité, véritables parasites vivant de l’exploitation de milliards d’individus, se gave jusqu’à plus soif, sans limite, sans morale, sans humanité. Le cas de Carlos Ghosn est symptomatique de ce capitalisme et de cette caste à son service qui a perdu tout repère humaniste et se croit tout permis.

Non mais, sérieux, j’ai presqu’envie de pleurer quand j’entends sa femme se plaindre de ses conditions de détention, ou qu’il jure la main sur le cœur ne pas quitter le Japon s’il peut sortir en attendant son jugement… Quand en France, vient seulement de démissionner de sa place à la tête de Renault, empochant probablement 25 millions au passage… La demande officielle du Gouvernement ne date que du 16 janvier… 2 mois après son incarcération… Ils sont plus réactifs pour les manifestants !

Ce capitalisme qui refuse de secourir les migrants qui se noient par centaines en Méditerranée. « La mer qu’on voit danser le long des golfes clairs » est devenue un véritable cimetière. Ce capitalisme qui dresse des murs entre les peuples. Dans quel monde vivons-nous ? Celui où un adolescent, meure en mer en ayant cousu dans son blouson son relevé de notes comme une ultime preuve de sa minorité, de sa motivation? Quel monde voulons-nous ?

Ce capitalisme incapable de lutter contre le réchauffement climatique et qui n’envisage la transition énergétique et l’écologie que comme moyens de faire toujours plus de fric.

Ce soi-disant capitalisme vert qui ne conçoit que la régulation libérale de la pollution par l’instauration de taxes qui sont de véritables droits à polluer pour les plus aisés et qui ajoute l’inégalité écologique à l’inégalité sociale pour les plus démunis ;

qui refuse de taxer le pétrolier Total, qui émet pourtant à lui seul les 2/3 des gaz à effet de serre en France.

Total qui vient de verser 10 milliards de dividendes à ses actionnaires.

TOUT EST LIE.

Ce monde ne peut continuer comme cela. Il court à la catastrophe.

Alors oui, la colère nous connaissons et nous sommes aux côtés des gilets jaunes, des stylos rouges, des robes noires, des blouses blanches et des bleus de travail.

L’arc-en-ciel des luttes.

Car leurs revendications, nous les portons depuis longtemps. Et nous avons décidé de permettre aux habitants de Montfermeil d’exprimer cette colère, mais aussi leurs espoirs pour mieux vivre. Nous mettons donc à leur disposition des cahiers de doléances et de propositions, vous en trouverez autour de vous.

Et nous les transmettrons au député de notre circonscription, Monsieur Testé, aux ministres et au président de la République.

Et nous verrons bien alors si cette consultation nationale n’est qu’une opération d’enfumage ou l’expression d’une véritable démocratie redonnant la parole au peuple pour définir une politique nationale véritablement légitime car majoritaire.

Car ne l’oublions pas, le président de la République n’a été élu qu’avec le soutien de 18% des électeurs inscrits au premier tour de la présidentielle.

Mais la colère sans la lucidité n’est pas toujours bonne conseillère. Elle peut même engendrer des monstres !

Aux E-U, au Brésil, en Europe (Italie, Hongrie, Pologne, Autriche), la bête immonde dont parlait Berthold Brecht refait surface.

En France même, le national –libéralisme se nourrit des politiques libérales menées depuis des années.

Dans notre ville, la majorité municipale est constituée d’une alliance honteuse et inavouée entre la droite et l’extrême droite.

Et Xavier Lemoine entend reconduire cette alliance pour les prochaines municipales. Après avoir soutenu Robert Ménard à son procès, participé à des colloques fumeux, on l’a vu récemment aux côtés de Marine Le Pen à la tribune d’une rencontre consacré à « l’ensauvagement des banlieues » » et au risque de « « terrorisme civil » qui menaceraient les quartiers populaires, ces zones de « non-France », concept nouveau forgé par le RN associant non-droit et immigration.

Car il n’aura échappé à personne, et en tout cas pas à Xavier Lemoine, que 2019 précédait 2020, année de l’élection municipale. Le maire est déjà en campagne, avec 2 axes majeurs : la reconduction de l’union de la droite et de l’extrême droite et la promotion de son soi-disant bilan.

Parlons de ce bilan, car nous sommes confrontés là à une véritable opération d’usurpation.

N’importe quel Montfermeillois le constate : notre ville est en chantier. Et le maire voudrait s’approprier le bénéfice politique de ce renouvellement, se présenter en maire « bâtisseur ».

Mais qui finance et réalise la rénovation des Bosquets avec ses équipements scolaires, sociaux, culturels, sportifs ?

Qui finance le désenclavement avec le T4 et demain le Grand Paris Express ?

Qui donne une véritable ambition culturelle à notre agglomération avec les Ateliers Médicis ?

Pour l’essentiel l’Etat, la Région, le Département.

Bien sûr la ville accompagne ces grands travaux, mais rien de plus.

Vouloir s’en glorifier comme le fait le maire est une tromperie, une arnaque.

Il n’hésite d’ailleurs pas à s’accaparer nos idées, nos propositions et nos actions.

Deux exemples :

- Il y a 18 mois, nous avons fait signer une pétition demandant une baisse de 10% des impôts locaux. Nous avions recueilli 1300 signatures. Démagogie ! Impossibilité financière ! Nous a-t-il alors été répondu. Pourtant, aujourd’hui, le maire baisse la taxe foncière de 15%, faisant la démonstration que nous avions raison. Les Montfermeillois auront été surimposés durant tout le mandat municipal, sauf la dernière année, à quelques mois de l’élection municipale.

- Le fort de Vaujours est pour nous un sujet de préoccupation depuis des années. Ce lieu a été contaminé par des essais nucléaires, l’amiante, des pollutions chimiques, des métaux lourds, des stocks de munitions… L’exploitation peut entraîner des pollutions concernant l’air, les nappes phréatiques… Nous réclamons la transparence, l’application du principe de précaution, des expertises indépendantes, des études sanitaires sur les risques encourus par les populations. Jusqu’à ce jour, en réponse à nos questions, le maire s’est toujours fait le porte-parole de Placoplatre. Aujourd’hui, il déclare suivre le dossier avec attention. 

Mais au-delà des apparences, ce gigantesque chantier communal peut s’avérer être une véritable catastrophe pour l’avenir de Montfermeil… Car, plutôt que d’accompagner ces réalisations par l’implantation d’activités économiques ; plutôt que d’utiliser le désenclavement en cours de notre ville pour favoriser l’emploi et la formation à Montfermeil, le maire sacrifie tous les terrains disponibles pour des opérations immobilières. Le Monopoly auquel se consacre Xavier Lemoine condamne ainsi notre ville, pour des décennies, à n’être qu’une ville dortoir privée d’activités et des équipements indispensables pour une commune de 30 000 habitants.

Comment fera-t-on pour implanter un lycée, une piscine ou une salle de spectacle, si tous les grands terrains propriété de la ville sont vendus à des promoteurs immobiliers ?

A l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique, une politique d’urbanisme soucieuse de l’avenir doit rechercher l’équilibre entre l’habitat, l’emploi, la formation, les loisirs, les commerces, les espaces naturels… afin d’éviter les déplacements si nuisibles à l’avenir de notre planète et si préjudiciables à la vie quotidienne des Montfermeillois.

Il ne suffit pas de se satisfaire du désenclavement si c’est pour aller travailler, se former, se distraire, se cultiver ailleurs… Le désenclavement doit aussi être un outil pour que Montfermeil devienne une vraie ville. Une ville à vivre. Pour construire une ville équilibrée, l’emploi et la formation doivent devenir des priorités municipales.

Ces préoccupations seront au cœur du projet pour Montfermeil que nous soumettrons au vote des Montfermeillois en 2020. 2019 sera pour nous l’année de l’élaboration de ce projet, que nous entendons construire avec toutes les forces de la gauche et de l’écologie, avec tous les citoyens qui voudront s’y associer. D’ores et déjà, nous nous déclarons disponibles pour construire avec d’autres une alternative à la politique municipale actuelle et nous prendrons les initiatives nécessaires pour cette construction.

Si on ajoute que 2019 sera aussi l’année de l’élection européenne, notre collectif, nos élus départementaux et municipaux, tous, nous ne serons pas au chômage.

Mais nous le savons : « Les rêves donnent du travail » (Paulo Coelho).

Alors, rêvons… et travaillons !

 

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