Déclaration de Christian Brickx lors du conseil municipal du 21 novembre 2018.
« Enfin pourrait-on dire !
Enfin, vous prenez en compte les critiques budgétaires que nous ne cessons de vous adresser depuis des années à chaque délibération budgétaire. Ces critiques, je vous les rappelle : surimposition des Montfermeillois pour constituer une épargne pléthorique et ne pas avoir recours à l’emprunt pour financer les investissements. A chaque fois, vous avez balayé ces critiques d’un revers de main. Et pourtant, c’est cette politique qu’aujourd’hui vous mettez en œuvre : baisse de l’autofinancement et augmentation de l’emprunt depuis 2 années, et baisse de l’imposition locale pour l’année à venir.
Nous ne sommes pas dupes.
Nous n’avons pas la vanité de penser que c’est la valeur de notre argumentation qui vous a convaincu de changer d’orientation budgétaire. Mais le calendrier électoral : ce budget décidera des impôts locaux que les Montfermeillois paieront en octobre 2019, soit quelques mois avant la prochaine élection municipale. Et vous savez que le montant de l’impôt local pèse lourd dans la balance lorsque les citoyens votent.
Vous ne voulez pas être mis en difficulté sur ce terrain, alors que vous avez refusé notre proposition de baisse de la taxe d’habitation de 10%, pour laquelle notre pétition a recueilli 1300 signatures. Aussi, aujourd’hui, vous décidez de baisser la taxe foncière de 15,6%. En procédant ainsi, vous faîte la démonstration que nous avions doublement raison : non seulement les impôts locaux payés par les Montfermeillois sont trop élevés depuis des années ; mais en plus, on peut les baisser notablement sans remettre en cause l’équilibre budgétaire ! En fait, vous aurez surimposé les habitants durant tout votre mandat, mais vous espérez les duper en baissant l’impôt sur les propriétaires l’année avant l’élection municipale.
Naturellement, vous ne touchez pas à la taxe d’habitation, destinée à disparaître ou à être fortement réduite pour la grande majorité des habitants de notre ville. Sans pour autant que les communes ne soient d’ailleurs assurées de sa compensation par l’Etat sur le long terme. Cette suppression peut s’avérer être une véritable bombe à retardement pour les communes.
Monsieur le maire, si, nécessité électorale faisant loi, vous avez pris en compte nos critiques passées, peut-être écouterez-vous aussi cette dernière remarque budgétaire : le faible potentiel fiscal de notre commune (977 euros par habitant contre une moyenne régionale de 1505 euros) est dû pour une part essentielle au faible rendement des dotations de remplacement de la taxe professionnelle (142 euros par habitant contre une moyenne nationale de 208 euros). Or depuis 35 ans que la droite et l’extrême-droite dirigent notre ville, elles n’ont engagé aucune politique d’implantation d’activités économiques. Vous-même poursuivez un Monopoly qui abandonne toute perspective économique au profit du tout logement. Peut-être serait-il temps de revoir votre conception de l’urbanisation de notre ville pour faire de l’économie et de la formation des jeunes les priorités de l’action municipale. Les finances communales ne s’en porteraient que mieux. »