Le 27 mars, les élus Front de gauche, conseillers municipaux et conseillère départementale, avaient convié la population à une rencontre pour l’informer de l’exercice de leur mandat électif et échanger sur la situation politique locale. Voici l’introduction d’Angélique Planet-Ledieu
« Etre conseiller municipal minoritaire à Montfermeil, c’est lutter contre l’idée que cela ne sert à rien, ou en tous cas à pas grand-chose. Parce que c’est sûr, en conseil municipal, tous les sujets mis à l’ordre du jour par la municipalité sont votés par la majorité sans véritable débat. Quand le Maire parle, la majorité écoute et acquiesce.
Pourtant, depuis 4 ans, nous tenons notre rôle d’élus d’opposition : force de propositions et constructifs.
Nous pensons d’ailleurs que toutes les batailles progressistes et visant à défendre l’égalité de droits méritent d’être portées collectivement. C’est notre façon de travailler ici, avec vous, c’est notre vision de la démocratie.
Parmi ces batailles, celles contre l’austérité et la réorganisation territoriale imposées aux collectivités locales (qui impliquent à terme leur disparition) devraient être encore plus collectives. Elles dépassent les clivages partisans. Tous les maires sont conscients du danger, tous les élus départementaux sont d’accord pour dire que supprimer les départements de petite couronne reviendrait à supprimer des services publics. C’est pourquoi nous regrettons que Xavier Lemoine, qui a démissionné de l’AMF, ne s’engage pas dans les batailles collectives.
Depuis 4 ans que nous sommes élus, nous avons mené et nous menons encore de multiples batailles. Parmi celles-ci :
Contre l’augmentation des impôts locaux : Notre pétition pour une baisse des impôts locaux a recueilli 1300 signatures. Depuis 2 mandats, les augmentations d’impôts alimentent une cagnotte. Et pourtant, cela n’a pas empêché le Maire d’augmenter les impôts dès son élection, se gardant bien de l’indiquer dans son programme. Nous ne manquons pas de rappeler, à chaque séance de conseil ou lors de nos tribunes, que les investissements massifs sur nos villes sont surtout le fait de l’Etat, notamment dans le cadre de la politique de la ville, de la Région ou du Département. Nous avons proposé une baisse de 10% des impôts sans impact sur les investissements ou le fonctionnement de la Ville. Nous menons le combat contre les politiques d’austérité quel qu’en soit l’auteur, le maire comme le gouvernement.
Le maire tente de nous faire croire que tout va pour le mieux à Montfermeil. Mais la réalité des chiffres c’est que la population de Montfermeil s’appauvrit, que les biens immobiliers perdent de la valeur. Et que ce n’est pas parce que nous n’avons pas d’associations caritatives sur notre ville, que nous n’avons pas de foyers qui en auraient besoin.
Nous suivons avec attention et depuis longtemps la situation au Fort de Vaujours. Nous soutenons la bataille pour la levée du secret défense et la transparence sur le Fort de Vaujours, plutôt qu’une exploitation trop rapide par Placoplatre, au mépris de notre santé et de l’environnement.
Transports : Nous proposons une bataille collective, pour un métro complet en 2024, et pas juste le tronçon pour les JO.
Mais lutter contre Xavier Lemoine, c’est aussi mener la bataille idéologique. Nous ne pouvons accepter que l’élu qui représente notre ville prenne place aux côtés de Robert Ménard lors de son procès pour expliquer qu’il y a trop d’enfants musulmans dans les écoles publiques,
Nous ne pouvons accepter que sa bataille contre l’accès au droit au mariage pour les couples du même genre soit menée avec les fonds publics (délibération annulée à la demande du Préfet).
En janvier 2015, à l’émission Des paroles et des actes, Xavier Lemoine se couvrait de ridicule. Après le pain au chocolat de Copé, le Champomy de Lemoine faisait le buzz sur les réseaux sociaux, suscitant ironie et indignation.
En juin 2016, il participait à Paris à un diner-débat sur « La réalité des Molenbeek français » en tant que maire soi-disant « directement confronté à cette réalité ». Cette participation est une honte et une insulte pour notre ville et ses habitants. Elle sous-entend que Montfermeil serait un foyer terroriste. Que sa population musulmane et ses dignitaires religieux couveraient un terreau djihadiste.
Nous dénonçons également sa bataille idéologique contre l’école publique. Nous ne laissons pas passer son intervention aux rencontres de Béziers « Passer l’école de mai 68 au Karcher : on commence par quoi ? ». Tandis que sur notre Ville, le Cours Alexandre Dumas bénéficie de facilités d’installation, de publicités, d’un soutien affiché et même annoncé pendant l’inauguration d’une école publique… Grâce à nos interventions auprès des médias, finies les apologies dithyrambiques et les contrevérités. Le débat s’est enfin installé sur la réalité de ces écoles hors contrat managées par la mouvance catholique la plus réactionnaire, avec le soutien financier de certains actionnaires du CAC 40 et de certains élus locaux. Le collectif Front de gauche de Montfermeil peut être fier d’être à l’origine de ce combat qui prend désormais des dimensions nationales.
On ne peut pas anticiper les batailles à venir, mais les prochaines années seront ce que nous en ferons, ensemble. Nous allons poursuivre dans le même esprit notre mandat : présence sur le terrain, avec et aux côtés des Montfermeillois, batailles politiques nationales et locales, propositions alternatives au conseil municipal...
Dans le même temps, nous souhaitons commencer à construire une alternative rassemblant la gauche et les écologistes, une alternative à Lemoine. Un rassemblement sur des valeurs et un projet. Nous souhaitons élaborer ce projet local avec toutes les forces politiques, toutes les organisations et associations locales, tous les citoyens qui le souhaitent. Des contacts s’amorcent, des réunions de travail sont programmées.
Enfin, je souhaite vous remercier, toutes et tous, pour votre confiance et pour le plaisir de travailler avec et pour vous. »