Intervention ROB 2018
Comme chaque année, votre rapport d’orientation budgétaire pour l’année à venir est identique à lui-même. Il concrétise la même stratégie financière : des impôts locaux trop élevés pour un autofinancement hors normes et insuffisamment d’emprunts pour financer les investissements.
Comme chaque année, nous apportons la même critique.
Néanmoins, cette année, quelques variations nous laissent à penser que vous prenez un peu en compte nos critiques précédentes. Ainsi l’autofinancement net prévisionnel baisse de 20% et l’emprunt prévisionnel augmente de 15%,
Mais, pour l’autofinancement comme pour l’emprunt, nous sommes encore loin des ratios recommandés par les institutions financières, ce qui vous contraint à maintenir un taux d’imposition toujours trop élevé.
Ce taux d’imposition et cet autofinancement élevés portent préjudice aux Montfermeillois. Car ils entraînent une réduction des dotations de solidarité nationale et régionale. Ainsi, en 2017, notre ville a perdu 939 000 euros en dotations et fonds de solidarité. Soit l’équivalent de 6% d’imposition locale. C’est la double peine : des impôts trop élevés et des dotations de solidarité en moins. Alors que dans le même temps, ils se sont appauvris.
L’évolution du revenu moyen par habitant dans notre ville est éloquente : alors que celui-ci a augmenté de 4,86% en Ile-de-France entre 2013 et 2017 (ce qui correspond au statu quo si on tient compte de l’inflation), il est resté identique pour les Montfermeillois, ce qui revient à une perte moyenne de revenu de 5% par habitant avec l’inflation.
Ces pertes de dotations de solidarité viennent s’ajouter aux réductions drastiques des dotations d’Etat aux collectivités locales. Une perte de 11 milliards entre 2015 et 2017. Et le nouveau président a annoncé une nouvelle réduction de 13 milliards durant son quinquennat, mettant ainsi en cause l’avenir du service public local et la capacité des communes à s’administrer librement comme le stipule la Constitution.
Nous ne pouvons l’accepter et nous attendons que Montfermeil fasse entendre sa voix dans le concert unanime des maires et des élus de France pour s’opposer à cette mise sous tutelle étatique des communes destinée à les contraindre à une politique d’austérité.