Déclaration d’Olivier D’Henry concernant la délibération municipale visant à faire prendre en charge par la ville les frais de justice occasionnés par le refus du maire d’appliquer la loi sur le mariage pour tous.
« Monsieur le Maire,
Nous ne sommes pas dupes de vos manœuvres politiciennes. Après avoir, comme par hasard à 6 mois des élections législatives, relancé la procédure contre la mosquée de Montfermeil, vous réactualisez, toujours comme par hasard, votre opposition au mariage pour tous. Mais votre véritable motivation est ailleurs. Vous êtes en campagne électorale et vous courez après les voix du Front National. Car vous vous disputez le même électorat avec la crainte d’être battu par celui-ci aux prochaines élections législatives.
L’invocation de votre « liberté de conscience » n’est pas le fond du débat. Ce débat a déjà eu lieu en 2013, juste avant les élections municipales. La justice vous a alors signifié que la « liberté de conscience » ne s’appliquait pas aux élus qui avaient pour mission de faire respecter la loi de la République. Ce débat est clos.
Aujourd’hui vous réitérez cette stratégie. Vous utilisez une idéologie rétrograde et vous instrumentalisez la justice pour gagner les voix les plus conservatrices et les plus réactionnaires à votre candidature, les empêcher de se porter sur votre concurrent de l’extrême droite.
Nous vous le disons : ce n’est pas aux finances de la ville à payer les frais de votre campagne électorale. Comme nous vous l’avons déjà dit en février 2016, ce n’est pas aux finances de la Ville de payer les frais de votre entêtement. Après des honoraires à 230€ de l’heure pour le Conseil d’Etat, nous passons à 300€ de l’heure plus les frais de dossier et d’admission de la requête (Plus de 10 000€ sans compter d’éventuelles heures supplémentaires). Ces procès ne servent que vos intérêts électoraux, pas ceux des Montfermeillois.
Nous demanderons au Préfet que cette délibération soit invalidée. »
Après la lecture de ce texte, le maire a, dans un premier temps, annoncé ne pas vouloir raviver ce débat. Puis s’est ravisé en expliquant que la relance de ces 2 dossiers était liée aux calendriers. Puis il s’est lancé dans une tirade dont il a le secret, expliquant qu’il ne s’agissait pas d’enlever un droit, mais de faire en sorte qu’il existe un droit de conscience permettant aux élus de ne pas l‘appliquer. Il a rejeté d’un revers de la main la proposition des élus EELV d’exercer la fonction d’officier de l’état civil afin de célébrer des mariages.