Déclaration de Christian Brickx au conseil municipal du 14 décembre 2016
Notre pétition pour une baisse des impôts locaux à Montfermeil a recueilli un avis quasi unanime : trop c’est trop ! Surtout pour habiter une ville sous-équipée. 1300 familles ont signé cette pétition. 1300 familles de tous les quartiers, de toute situation socio-économique, locataires ou propriétaires, habitant dans des immeubles ou des pavillons, dans le secteur public ou privé, nous ont fait part de leur difficulté à s’acquitter de leur taxe d’habitation et de la taxe foncière. Pour de nombreux locataires, c’est plus d’un mois de salaire ; pour certains propriétaires ces impôts atteignent 6000 euros.
Une autre politique financière est possible. Vous en avez d’ailleurs convenu lors du dernier conseil municipal en déclarant que, depuis 2 mandats, les importantes augmentations successives d’impôts locaux alimentent des provisions, c’est-à -dire des recettes non dépensées ou immobilisées dans des réserves foncières ; que ces 3 dernières années, ces provisions se sont montées à 8 millions d’euros (soit 40% du produit d’impôt d’une année) ; que l’augmentation de l’année 2015 correspond à une ponction moyenne de 700 euros par famille ; que l’année dernière vous auriez pu « laisser 1,5 million d’euros dans la poche des Montfermeillois ».
Votre choix d’une augmentation lourde des impôts locaux est donc délibéré et ne tient aucun compte de l’avis des Montfermeillois et de leur pouvoir d’achat. Vous avez choisi d’augmenter les impôts locaux plutôt que d’avoir recours à l’emprunt qui étale les dépenses dans le temps et à une période où le taux des prêts était historiquement bas. Et si pour 2017 vous prévoyez d’avoir enfin recours à l’emprunt c’est principalement pour accompagner des réalisations décidées et financées en grande partie par l’Etat, la Région et le Département.
Certes, les dotations de l’Etat baissent au plan national. Mais qu’avez-vous fait lorsque toutes les Villes, toutes les Régions, tous les Départements de France engageaient une action nationale pour exiger des dotations conformes à leurs compétences : rien ! Car vous critiquez, mais vous appliquez la politique d’austérité imposée depuis des années aux collectivités territoriales par les gouvernements successifs.
Mais, malgré cette baisse nationale des dotations de l’Etat, Montfermeil bénéficie d’une hausse des subventions et dotations, notamment de la Dotation de Solidarité Urbaine, qui est calculée en fonction des revenus des habitants. C’est le signe de l’appauvrissement des habitants de notre commune, auquel vous contribuez. Car des impôts locaux très élevés sont dissuasifs et de nombreux propriétaires quittent notre ville. C’est le constat de l’échec de votre Monopoly municipal qui voudrait faire de Montfermeil une ville résidentielle, mais ne fait qu’accentuer son caractère de ville dortoir.
Au total, votre politique contribue à faire de Montfermeil une ville plus pauvre, sans équipements, sans emplois et sans formation pour les jeunes.
Les seuls points positifs dans l’évolution de notre ville ne dépendent pas de vous et ne peuvent justifier un tel niveau d’imposition locale. Qu’il s’agisse du désenclavement, avec le T4 et le Grand Paris Express, de l’Atelier Médicis ou de la rénovation urbaine des Bosquets avec les écoles, le complexe sportif, les équipements socio-culturels : c’est l’Etat, la Région et le Département qui financent 75% de ces réalisations.
Aussi, Monsieur le maire, nous vous le demandons au nom des Montfermeillois : Allez-vous enfin entendre leur voix et baisser les impôts locaux en 2017 ?