C’est dans une atmosphère d’intense émotion que, le samedi 7 mars, s’est déroulé l’hommage national à Claude Dilain. Elu maire de Clichy-sous-Bois en 1995 à la tête d’une liste d’union de la gauche, il le reste pendant seize ans, jusqu’au moment où, devenu sénateur, il passe le flambeau à son premier adjoint, Olivier Klein. Il avait, entre temps, ravi à Eric Raoult, le siège de conseiller général de Clichy-sous-Bois/Le Raincy.
La présence d’un millier de Clichois et d’amis des villes voisines, du Président de la République et d’une partie du gouvernement, de nombreux élus nationaux, régionaux, locaux, témoigne de l’affection et du respect de ses administrés, mais aussi du talent et de la force de conviction qu’il a su déployer pour que le sort de sa commune et des quartiers oubliés soient entendus au plus haut niveau de l’Etat. « Les poches d'exclusion sont le cancer de la République », écrivait-il.
Généreux, opiniâtre, Claude Dilain a toujours défendu avec une énergie jamais démentie, sa ville et plus généralement les quartiers de relégation des populations les plus fragiles. Il avait œuvré à la création de la communauté de communes devenue communauté d’agglomération unissant Clichy-sous-Bois et Montfermeil. Les mesures fiscales et la politique de la ville plaidaient pour cette union. Il y voyait d’abord l’intérêt de nos territoires et de ses habitants quand Pierre Bernard, maire d’extrême droite de Montfermeil, puis Xavier Lemoine, y voyaient surtout « une pompe à fric » pour leur commune. Quand le maire de Montfermeil soufflait sur les braises de la haine de l’immigré, Claude Dilain donnait le meilleur de lui-même pour cultiver le « vivre ensemble ».
Nos désaccords sur la politique nationale, notamment depuis l’élection de François Hollande à la présidence de la République, n’avaient pas entaché notre amitié, notre respect, notre affection pour l’homme qui portait si haut les valeurs de la République.
Le Collectif Front de gauche de Montfermeil