Mesdames, Messieurs, chers ami(e)s
Je vous remercie d’avoir répondu à notre invitation. C’est une première. Une première conviviale. Mais pas seulement. Nous souhaitons vous présenter nos vœux pour l’année 2015, mais aussi vous rendre compte de l’exercice du mandat que la population nous a confié en nous élisant conseillers municipaux du Front de gauche.
Cette année, que nous vous souhaitons belle et généreuse, solidaire et combative, pour vous et pour vos proches, commence sous le double signe contradictoire de l’horreur et de l’espoir.
Horreur lorsque des intégristes fanatiques assassinent, lorsque l’obscurantisme conduit à la barbarie. Que faire face à ce drame ?
D’abord refuser l’amalgame qui stigmatise toute une communauté religieuse, les musulmans, qui sont des victimes indirectes de ces crimes.
Ensuite lutter sans relâche contre ses causes : le chômage et la précarité de masse, l’injustice sociale, les inégalités et la discrimination ici ; les guerres de colonisation ailleurs, que ce soit pour les territoires ou pour les ressources. Le monde ne peut vivre sans haine lorsque 1% de la population mondiale possède 48% des richesses ; lorsque les 250 personnes les plus riches du monde possèdent un patrimoine équivalent à celui des 2,5 milliards les plus pauvres.
Et faire vivre les valeurs de notre République : liberté, égalité, fraternité, laïcité. En continuant nos luttes pour l'éducation, la construction quotidienne du vivre-ensemble, l'exercice du sens critique et l'ouverture d'esprit, le respect des autres.
Espoir lorsque le peuple grec ouvre la voie au changement en Europe. Avec la victoire de Syriza, le peuple grec vient d’écrire une page historique. Déjouant toutes les pressions et les menaces, les Grecs se sont exprimés avec force pour affirmer leur souveraineté et montrer qu’il existe une autre voie que celle de la dictature des marchés financiers et de l’austérité. Ils ont affirmé leur refus de l’extrême droite xénophobe et raciste. Ils ont affirmé leur volonté d’une Grèce de justice sociale et de solidarité.
Le peuple grec et son gouvernement sont engagés dans un dur combat contre la coalition économico-politique des libéraux. Parce qu’il vient de faire une démonstration fondamentale: c’est possible de gagner démocratiquement en portant des solutions alternatives aux politiques d’austérité et à la construction européenne actuelle. Une démonstration qui peut faire tache d’huile. Toutes les forces anti-austérité de gauche et écologiste françaises doivent s’inspirer de cet exemple et se rassembler pour construire une alternative politique sociale et écologique dans notre pays.
Cela fait maintenant 10 mois que nous avons été élus face à une majorité de droite dirigée par un maire vice-président du Parti chrétien démocrate, qui se singularise par ses positions catholiques intégristes et rétrogrades. Un maire qui exploite et exacerbe les contradictions religieuses et raciales au sein de notre ville. On l’a vu lorsque le tribunal a ordonné la démolition des extensions de la mosquée, occasionnant des prières de rue préjudiciables pour tous. Nous sommes alors intervenus publiquement pour exiger le dialogue nécessaire auquel le maire se refusait. Il vient à nouveau de se faire remarquer : après le pain au chocolat de Copé, nous avons le Champomy de Lemoine. Mais cette anecdote n’est pas si drôle qu’il y parait. Elle trahit la pensée de Xavier Lemoine, qu’il a déjà exprimée à plusieurs reprises. Selon lui, l’islam serait la cause des problèmes des quartiers (et non le chômage et la précarité, l’exclusion et la discrimination) ; les musulmans ne seraient pas compatibles avec notre façon de vivre ; la culture occidentale et l’islam seraient en guerre ; nous, les Français catholiques « serions en péril » (car pour lui, le vrai Français est nécessairement catholique !). Une nouvelle fois, en se faisant le propagandiste de la mouvance catholique intégriste et de la droite extrémiste et raciste, Xavier Lemoine donne une image déplorable de notre ville.
Nous sommes donc confrontés à un maire autocrate, dont la philosophie est simple : j’ai été élu, donc j’ai raison. Ainsi en est-il de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires. Nous avons dit ce que nous pensions de cette réforme : elle transfère des dépenses sur les communes ; elle introduit des inégalités supplémentaires au sein de l’école selon les communes rompant ainsi avec le principe de l’unicité de l’Education nationale ; dans de nombreuses communes, elle a introduit des activités payantes au sein de l’école. Cela étant, les communes doivent l’appliquer au mieux des intérêts des élèves et des familles. Xavier Lemoine se veut le seul juge de cet intérêt. Il refuse de tenir compte du sondage qu’il a effectué auprès des parents. Confronté à des manifestations et à des pétitions des parents et de notre groupe Front de gauche recueillant des centaines de signatures, il reste inflexible. Sa mise en œuvre est la plus intelligente puisque c’est la sienne. Mais ce n’est pas fini. Les parents entendent continuer leur lutte. Et nous serons à leurs côtés.
Nous continuons également à nous opposer à ce qu’il appelle sa « vision » pour Montfermeil, sa « stratégie marketing ». Une stratégie simple sinon simpliste qui se résume en 2 mots : désenclavement, densification. Autrement dit, Xavier Lemoine consacre une part très importante des investissements communaux à l’acquisition de biens immobiliers afin de les revendre à des promoteurs privés, espérant que la réalisation du T4 et du métro Grand Paris Express lui permettra de réaliser une plus-value. Ainsi les impôts des Montfermeillois sont stérilisés dans ces opérations immobilières de plus en plus hypothétiques en raison de la crise, au détriment de la réalisation des équipements et des services communaux nécessaires à la vie quotidienne des habitants. Montfermeil est en train de devenir une super-ville dortoir sans activité économique, sans formation initiale pour les jeunes, sous-équipée et où les impôts locaux sont excessivement élevés. La taxe d’habitation y est déjà de 25% supérieure à la moyenne départementale. La stratégie du maire est en échec : la population de notre commune décline, le revenu moyen par habitant a baissé de 3% l’année dernière, le nombre d’emploi régresse et la valeur immobilière des biens a perdu 10% en 3 ans. Une véritable stratégie du déclin.
Qui s’aggravera encore avec la hausse considérable des impôts locaux décidée par le maire. Confrontés à la réduction massive des dotations d’Etat aux communes, de nombreux maires de Seine-Saint-Denis ont décidé de lutter contre l’austérité. Pour sa part, Xavier Lemoine a décidé… de faire payer les familles. Le taux de la taxe d’habitation passe de 20,10 % à 22,60%, soit une augmentation de 12,4 %. Celui de la Taxe Foncière de 16,72 % à 19,22 %, soit plus 14,9 %. Cela représente plusieurs centaines d’euros d’augmentation par famille ! Jusqu’à 600 euros pour certains propriétaires. Un véritable racket dans les porte-monnaie. Lors de la campagne des municipales, Xavier Lemoine a triché. Il a menti par omission : il connaissait déjà toutes les données financières et savait qu’il augmenterait les impôts locaux.
Nous sommes donc des opposants actifs et sans concession. Mais nous entendons aussi mettre en œuvre une conception particulière de notre mandat. Nous considérons que nous sommes élus pour faire des propositions en rapport avec le projet municipal que nous avons soumis à la population. Notre programme municipal continue d’être notre référence.
Ainsi, avons proposé que la ville organise un débat contradictoire sur les conséquences potentiellement dangereuses des essais nucléaires réalisés par le Commissariat à l’énergie atomique au Fort de Vaujours. Devant le refus du maire, nous avons pris l’initiative d’une telle réunion. Pour des raisons évidentes de santé publique et environnementale, nous voulons connaître la vérité sur les conséquences de l’exploitation du site par Placoplâtre.
Nous avons proposé que la ville mette des locaux à disposition des Restos du cœur. Là encore : refus du maire. Pourtant, dans une émission télévisée, il a déclaré faire de la Charité une dimension déterminante de sa gestion municipale. Comment comprendre alors que Montfermeil ne fasse pas une place à une association de cette importance pour l’aide aux plus démunis ?
Nous avons souscrit au propos de la ministre de la Culture concernant le projet d’annexe de la Villa Médicis. Et nous lui avons fait des propositions : que ce projet intègre un Fab Lab ; et que, sans attendre, nous puissions accueillir des artistes en résidence pour une préfiguration de cet équipement futur.
Lors du débat sur le Contrat de développement territorial, nous avons proposé que celui-ci intègre la création d’un pôle régional de santé publique, de formation et d’économie sociale et solidaire axé sur les métiers de la dépendance et du 4èmeäge.
Cette activité d’élus, nous vous en rendons compte régulièrement sur notre site montfermeilfrontdegauche.org et par la newsletter mensuelle qui lui est associée. Si vous ne la recevez pas, il suffit de nous communiquer votre courriel pour y être abonné.
Vous pouvez le constater, nous ne chômons pas. Nous espérons être à la hauteur de la délégation que vous nous avez confiée. Mais, conseillers dans l’opposition, notre force dépend de votre engagement à faire vivre notre comité local du Front de gauche et de sa capacité à mobiliser la population pour faire valoir son intérêt.