Pourquoi nous nous abstenons au conseil municipal ?
Il nous semble important d’expliquer notre abstention de principe en tant qu’élus minoritaires.
Jusqu’en juin 2014, les élus de gauche votaient avec la majorité de droite des délibérations qui ne relevaient pas directement d’un choix politique municipal. Lors de la campagne électorale des municipales 2014, qui fut très intense, le maire se saisissait de ces votes pour prétendre que nous étions d’accord avec lui sur l’essentiel, ce qui est faux et malhonnête.
Dès notre élection, au non du Front de Gauche, nous avons décidé de donner plus de visibilité à notre mandat en nous abstenant systématiquement,
sauf lorsque nous avons été associés à la décision (ce qui est extrêmement rare).
Donc aucune ambiguïté n’est possible. Nous considérons que les politiques locales reflètent les politiques nationales. Et la politique municipale de Xavier Lemoine, vice-président du Parti Chrétien
Démocrate, est la traduction de ses choix idéologiques. Ce n’est pas par hasard qu’il s’affiche aux côtés de Robert Ménard à Béziers et qu’il l’a soutenu aux élections municipales de 2014, contre le candidat de son propre parti, Les Républicains ex-UMP.
Quelques exemples :
- Les subventions aux associations : comment sont fixés les montants ? Pourquoi certaines associations ne reçoivent pas de subventions ou sont exclues ? Et en matière de solidarité, si nous saluons le travail de l’AMIE ou de l’ERAC, nous n’acceptons pas l’absence de mise à disposition de local pour les Restos du Cœurs qui en ont fait la demande pendant des années, alors que les besoins sont grandissants…
- Les citoyens croulent sous les augmentations d’impôts, de charges, des prix des produits de consommation courante,… Tout augmente sauf les salaires. Mais le Maire choisit une imposition locale très lourde pour mettre de l’argent de côté, sur le dos des Montfermeillois, plutôt que d’emprunter à taux 0 comme peuvent le faire les collectivités et d’exiger de l’Etat la fin de la baisse des dotations…
Dans le même temps, il ne s’associe à aucune des campagnes menées par les associations d’élus pour dénoncer le transfert de charges de l’Etat vers les collectivités territoriales.
- La démocratie participative et la consultation des citoyens font partie de nos valeurs profondes. Pas de celles du Maire qui décide seul : « Les réponses au questionnaire que j’ai proposé aux familles sur les rythmes scolaires vont à l’encontre de mon projet ? Tant pis ! Je fais ce que je veux ! »
Ce n’est pas notre vision de la démocratie.
- Le projet éducatif municipal, les moyens donnés à l’éducation (la dotation par élève…) et la décision de faire la publicité et de soutenir un établissement privé hors contrat (dont les résultats scolaires sont catastrophiques au regard des élèves qui doivent réintégrer l’enseignement public s’ils veulent intégrer un lycée…) sous des apparences anodines et consensuelles, sont le résultat des choix politiques.
Ce sont des conceptions idéologiques que nous ne partageons pas et avec lesquelles nous souhaitons marquer une rupture importante. C’est ce que nous faisons lorsque nous nous abstenons en conseil municipal.