Mercredi 7 février, appelés à la « Journée sans département », par les présidents des sept départements d’Île-de-France, usagers, agents, élus du Conseil départemental, ont marqué leur opposition aux projets de réforme territoriale technocratiques et autoritaires d’Emmanuel Macron et engagé la résistance face à celle-ci.
Malgré le flou entretenu et l’absence de concertation sérieuse, au prétexte de réduire le « mille feuilles » administratif, la véritable usine à gaz où s’additionnent les communes, les territoires, les départements, la métropole du Grand Paris et la Région, toutes les informations sur les plans du gouvernement pointent vers une suppression des départements de la petite couronne parisienne : Val-de-Marne, Hauts-de-Seine et Seine-Saint-Denis. Sous le prétexte habituel de simplification et de modernisation, se cache en réalité une attaque contre les services publics, bien commun de tous les Français et une remise en cause de la démocratie de proximité.
Car la réforme envisagée par Emmanuel Macron va dans le même sens que l’ensemble des mesures adoptées aux forceps depuis son entrée en fonctions : celui de la casse du modèle social français et des solidarités nationales au profit exclusif des grandes fortunes.
En Seine Saint-Denis, dans un communiqué le groupe Communistes, Citoyen, Front de gauche, pour une transformation sociale et écologique, explique : « À ceux qui ne voient dans le Conseil départemental qu’un échelon administratif, nous rappelons que le département ce sont 55 crèches et la protection de l’enfance, le versement du RSA, de la PCH (prestation de compensation du handicap), de l’APA et l’accompagnement social, les dispositifs d’insertion vers l’emploi, le soutien à la réussite scolaire par le biais de la construction des collèges, le soutien aux associations sportives, culturelles … ».
Si le département de la Seine-Saint-Denis était supprimé, que deviendraient ces dispositifs qui bénéficient à l’ensemble des habitants, a fortiori aux moins fortunés ? Les compétences non-obligatoires, c’est-à -dire celles que le Département assume de manière volontariste, au-delà de ses obligations légales, seront-elles maintenues ? Et que dire des compétences obligatoires : seront-elles garanties comme un service public, ou en profitera-t-on pour les affaiblir et les privatiser ? La tendance politique actuelle ne laisse malheureusement guère de place au doute.
De même, une suppression du Département de la Seine-Saint-Denis mettrait en péril un grand nombre des associations qui font vivre notre territoire par l’engagement de sa population, et qui pourraient se retrouver privées des aides financières qui leur sont indispensables pour pouvoir mener au quotidien leur activité.
Dans le contexte social actuel, qui voit grandir les besoins des habitants du département, pense-t-on réellement qu’il soit utile et efficace de mettre en place une réorganisation hasardeuse, qui déstabilisera l’ensemble des services pendant plusieurs années ?
Pour un service public de qualité, pour une démocratie de proximité, la Seine-Saint-Denis, nous y tenons !
Au dernières nouvelles, lors d’un entretien avec le président du Conseil Départemental du Val-de-Marne, Emmanuel Macron a déclaré que « s’il maintenait son objectif de réduire le nombre de strates administratives, aucune décision n’était aujourd’hui arrêtée ». Rien n’est donc encore joué.