Comme chaque année, les communistes de Montfermeil avaient organisé un repas le vendredi soir. Pour bien commencer la fête. Angélique Planet-Ledieu, secrétaire de la section PCF de Montfermeil et conseillère municipale Front de Gauche y prononça l’allocution introductive que voici :
« Enfin ! Enfin la Fête de l’Humanité ! Enfin la Fête de la fraternité ! Il était temps non ? Après cet été pourri et pas seulement par la météo.
Après les crimes de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray, l’été a été rythmé par les questions identitaires. Aucun bord politique n’a été épargné. Un homme cependant, a tiré les discours vers le haut, notre camarade, Hubert Wulfranc,Maire de Saint-Etienne-du-Rouvray, appelant à la raison et à la fraternité.
Mais ce sont les autres, ceux qui attisent la haine et stigmatisent, qui occupent le terrain médiatique, des médias friands des sujets faciles comme le burkini, car ils évitent de se poser les questions de fond. Ils tentent de nous diviser, c’est à celui qui fera l’annonce la plus extrême, les déclarations les plus sécuritaires, alors qu’après plusieurs mois d’Etat d’Urgence on voit bien que la solution n’est pas là. Et que la baisse des effectifs de Police décidée sous Sarkozy n’a pas été rattrapée.
C’est sûr, comme toutes les religions, l’Islam doit faire face à ses courants multiples, aux forces rétrogrades, dangereuses, criminelles, qui cherchent à prendre de plus en plus de place. Mais qui peut imaginer qu’un homme comme Chevènement, qui stigmatise en un entretien notre département de la Seine-Saint-Denis et les citoyens qui y vivent, est le plus à même d’apaiser ce climat délétère ? Et qui peut dire que le Maire de Montfermeil et son courant, en stigmatisant l’homosexualité par exemple, ne représentent pas également la part sombre de l’Elise Catholique, alors que cet été encore le Pape appelait à la Fraternité et à la Paix ?
Nous n’oublions pas que les crimes d’ici sont nourris pas les conflits là-bas, en dehors de nos frontières, et que les musulmans sont les premières victimes du règne de la terreur.
La France, engagée dans des conflits, qui fait passer les intérêts économiques avant tout, posant un mouchoir sur les activités de ses acheteurs d’armes, d’avions ou de paquebots…
Il faut promouvoir la paix, peser pour une résolution pacifique des conflits. Le 24 septembre, des marches pour la Paix sont organisées et le PCF appelle ses militants à y participer.
A ceux qui alimentent le sentiment d’insécurité, nous voulons répondre par plus de sécurité. Mais pas celle dont ils rêvent, pas celle qui apprend à des enfants de 4 ans à sortir de leur école au plus vite ; pas celle qui poste des hommes en armes partout dans les villes, qui banalise.
Notre réponse sécuritaire, c’est celle de la sécurité sociale pour tous, de la sécurité face à l’emploi et à la formation, de la sécurité dans le logement, dans le respect des parcours de vies. Ce qui insécurise, c’est de ne pas savoir ce que l’on va manger le lendemain, comment on va payer nos factures ou le loyer. Notre sécurité, c’est mettre sur la table la question du revenu minimum, que nous portons depuis longtemps.
Nos réponses vont dans le sens de la Fraternité et de la Solidarité. Et nous sommes nombreux à nous opposer à ces tentatives de divisions, par nos actes quotidiens, dans nos engagements associatifs, militants, politiques.
Nos réponses vont en direction de la jeunesse, celle qui, oubliée de tous, préfère croire dans les mirages du djihad qui leur assure une reconnaissance et une place, une utilité sociale.
La jeunesse doit être notre priorité dans les élections qui arrivent. Des moyens pour l’éducation, pour la formation, pour l’emploi.
Ces premiers éléments de réponse politiques ressortent également dans les questionnaires « Que demande le peuple ? » que nous diffusons depuis plusieurs mois. Et si de nombreuses candidatures émergent pour les présidentielles, nous cheminons encore et nous ne renonçons pas à la volonté d’une candidature unique, seule solution pour être au second tour. Nous nous rejoignons sur des valeurs et des idées, nous portons des propositions communes. Nous ne pouvons pas nous résigner à la division de la Gauche. Nous ne fermons aucune porte, n’apportons pas de réponse toute faite.
Je sais que ces questions vont animer encore de nombreux débats au sein du PCF et du Front de Gauche à Montfermeil. Et j’en suis ravie d’avance !
Surtout qu’en attendant, la démission de Macron ne freine pas le courant social-libéral au sein du Gouvernement. La bataille contre la Loi El Khomri continue. Mercredi prochain une manifestation est prévue. Et l’on sent bien en ce moment les attaques contre la Sécurité Sociale et notre système de santé. Et que les candidats aux différentes primaires ne sont pas dans des dynamiques très progressistes.
A Montfermeil, comme ailleurs, nous devons continuer de rassembler les forces progressistes, les citoyens, de la façon la plus large possible. Nous devons poser la question du renforcement du FDG et du PCF. Nous devons nous fixer un cap, quelques objectifs, détachés des questions électorales, et les porter sur la durée. Faire avancer le vivre ensemble, la solidarité, la fraternité. Poser les questions et trouver ensemble les réponses.
Angélique Planet-Ledieu