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Hommage à Daniel Perdrigé 2017

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Comme chaque année, les communistes de Montfermeil et leurs amis ont honoré la mémoire de Daniel Perdrigé, maire de Montfermeil de 1936 à 1939, Conseiller d’arrondissement, arrêté par la police de Vichy et fusillé par les Allemands le 15 décembre 1941. Jusqu’en 1988, la cérémonie était organisée par la municipalité, mais le maire de l’époque, Pierre Bernard, l’a supprimée.

C’est Angélique Planet-Ledieu, conseillère municipale, qui, cette année, lui rendit hommage...( libre la suite , cliquer sur le lien en bas)

« Depuis 1989, nous avons au fil des ans, dit tout ce que savions de Daniel, de sa fougue, de ses engagements, au cours de son mandat d’élu et de son sacrifice. Alors qu’ajouter aujourd’hui, si ce n’est que notre attachement à l’histoire nous convainc que l’expérience du passé devrait nourrir le présent ? Pourtant, l’histoire bégaie. Au plan international, le président de la république américaine bafoue les décisions de l’ONU, annonce le déplacement de son ambassade israélienne de Tel Aviv à Jérusalem, alors que depuis 1957, cette ville devait devenir aussi capitale d’un état palestinien sans cesse remis en question. La Paix n’est-elle pas une ambition à défendre ?

Dans notre pays, ce sont des pans entiers du programme du Conseil National de la Résistance qui sont détruits : droit du travail avec les ordonnances Macron, politique solidaire de la santé et recul de notre système de santé passé en quelques années du premier au vingt quatrième rang mondial, dégradation de notre système scolaire comme le soulignent les inquiétants résultats scolaire mesurés par différentes enquêtes internationales.

Partout la logique comptable l’emporte sur l’Humain d’abord.

Rappelons aussi la commémoration que nous organisons - seuls- chaque année à la mémoire de Fanny Dewerpe assassinée par des brigades spéciales de police sur l’ordre de Maurice Papon le 8 février 1962.

« La pire offense que l’on peut faire aux victimes, c’est l’oubli », écrivait Pierre Paraf.

Notre commune n’est pas épargnée par des renoncements qui s’apparentent à des trahisons. Nous ne prendrons qu’un seul fait, qui traduit hélas une volonté persistante de gommer de notre commune les traces d’histoire qui ne sont pas conforme à l’idéologie de l’ancien maire Pierre Bernard et de son héritier Xavier Lemoine. Nous avions une école maternelle qui portait le nom de Danielle Casanova. C’est ainsi que l’avait dénommé le conseil municipal du 14 juin 1974, « désireux d’honorer la mémoire de Danielle Casanova, martyre de la résistance. » L’école a été reconstruite et ce fut l’opportunité pour la municipalité de la débaptiser.

Qui était Danielle Casanova ? Militante avant-guerre du parti communiste et des jeunesses communistes, elle fonde en décembre 1936 l’Union des jeunes filles de France. Passée dans la clandestinité, elle prend la direction du mouvement de la jeunesse communiste. Elle est à l’origine de la création des Bataillons de la jeunesse, qui, en fusionnant avec l’organisation Spéciale constituée des communistes ayant servi dans les Brigades Internationales en Espagne et les groupes spéciaux de la MOÏ (la main d’œuvre immigrée) constitueront les FTPF. Arrêtée le 15 février 1942, elle est emprisonnée à la prison de la Santé, puis au fort de Romainville d’où elle sera déportée à Auschwitz le 24 janvier 1943. La veille, le 23 janvier, elle écrit : « Demain, 5 heures lever, 6 heures fouilles puis départ en Allemagne. Nous sommes 231 femmes, des jeunes, des vieilles, des malades et même des infirmes. La tenue de toutes est magnifique, et notre belle Marseillaise a retenti plus d’une fois. Quel sort nous réservent-ils ? »

Trois jours plus tard, le 27 janvier, à l’initiative de Danielle Casanova ; ces femmes franchiront la porte du camp en chantant la Marseillaise devant les SS médusés.

Affectée à l’infirmerie du camp en tant que chirurgien-dentiste elle échappe à la tonte, vit dans un bâtiment chauffé mais distribue à ses camarades les plus démunies ce que lui donnent les kapos pour être soignées. Elle meurt du typhus le 9 mai 1943.

Voilà donc, après l’abandon par Pierre Bernard de la commémoration de la mort de Daniel Perdrigé, la femme que M. Lemoine a décidé de plonger dans l’oubli. Les élus Front de gauche au conseil municipal avaient proposé de conserver son nom à l’école maternelle et de réserver à l’école primaire celui de notre concitoyenne Christiane Coulon, dont nous ne contestons ni les mérites ni les qualités humaines.

Ce fut refusé. C’est bien pourquoi, ce 15 décembre 2017, nous avons tenu à réunir dans un même hommage Danielle Casanova et Daniel Perdrigé. »

 

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