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Hommage à Fanny Dewerpe

fannyAnne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe, Suzanne Martorell, Daniel Fery, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand, Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens… Fanny Dewerpe était de Montfermeil, comme nous, et c’est la raison pour laquelle nous sommes réunis ici aujourd’hui au cimetière de Montfermeil, devant sa sépulture.

Il y a 53 ans jour pour jour, le 8 février 1962, ces neuf-là manifestent avec des milliers d’autres contre la guerre d’Algérie et contre l’OAS, qui depuis des mois commet des attentats en toute impunité, entretenant un climat de violence et de terreur, et bénéficiant des plus hautes complicités au sein du gouvernement, de la police et de l’armée.

La veille, le 7 février, à Paris, dix attentats au plastic signés de l’OAS ont visé des personnalités politiques, des journalistes, des écrivains, des universitaires.

Le soir même, la CGT appelle toutes les organisations syndicales, politiques, étudiantes qui s’opposent au fascisme de l’OAS Ã  se faire entendre : au côté de la CGT, le PCF, la CFTC, l’UNEF, le SNI et la FEN, le SGEN, le PSU, la jeunesse Communiste, la jeunesse Socialiste Unifiée et le Mouvement de la Paix décident d’une manifestation pacifique pour le lendemain. Alors que celle-ci se termine dans le calme, des brigades spéciales d’intervention chargent, avec une brutalité et une sauvagerie inouïes, le cortège du Boulevard Voltaire à la hauteur du métro Charonne, sur ordre de Maurice Papon, Préfet de police de Paris de sinistre mémoire et de Roger Frey, Ministre de l’Intérieur.

Anne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe, Suzanne Martorell, Daniel Fery, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand, Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens… 9 travailleurs syndiqués de la CGT, dont 8 membres du Parti Communiste Français, sont sauvagement assassinés. On dénombre 250 blessés, dont une centaine grièvement atteints.

Quelques mois plus tôt, le 17 octobre 1961, plus de 100 travailleurs algériens étaient assassinés à Paris et en banlieue, à la suite d’une manifestation.

En une période où le besoin d’histoire est si fort dans la société française, et où est légitimement revendiquée l’exigence de vérité, en particulier sur les deux moments clefs de notre histoire nationale récente que sont l’Occupation et les guerres coloniales, n'oublions pas ces hommes et ces femmes qui se sont battus contre le colonialisme. Agissons pour la vérité et la justice et la reconnaissance des crimes d'Etat que furent la répression de la manifestation du 17 octobre 1961 et celle de Charonne le 8 février 1962.

Ils étaient des nôtres. Nous sommes des leurs, animés par la même nécessité absolue de promouvoir et de faire vivre avec force ce qui fait la République : liberté, égalité, fraternité. Et laïcité. Sans se tromper d’ennemi.

Fanny, nous pensons à toi et à ton combat, qui est toujours le nôtre.

Je vous demande une minute de silence.

 

 

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