Communiqué de presse
des Conseillers municipaux Front de gauche d’Aulnay-sous-Bois, Livry-Gargan, Montfermeil et Sevran
CDT Est Seine-Saint-Denis : nous refusons le passage en force
Donnons du temps à la concertation avec la population, pour un projet plus ambitieux et plus solidaire
La réunion des conseils municipaux des villes de Sevran, Livry-Gargan, Aulnay-sous-Bois, Clichy-sous-Bois et Montfermeil, organisée ce lundi 15 septembre, a confirmé nos interrogations autour du projet Contrat de développement territorial.
Convoquée à huit clos, elle a fait apparaitre le manque criant de démocratie dans l’élaboration de ce projet. Comment concevoir que, sur des enjeux d’aménagement aussi fondamentaux qui engagent l’avenir de nos territoires pour plusieurs décennies, nous pourrions faire l’économie de la démocratie ? L’urgence n’est pas d’adopter dans la précipitation un CDT insuffisant. L’urgence est de revoir la copie pour associer enfin à ce projet les habitants et les forces vives de nos villes.
D’autant que le projet de CDT proposé est largement caduc. Lancé il y a 3 ans dans un périmètre répondant à des considérations politiciennes plus qu’à des cohérences de territoire, le CDT Est Seine-Saint-Denis est resté au point mort pendant plus d’un an pendant lequel le paysage institutionnel a été profondément bouleversé : suppression prochaine des intercommunalités qui portent ce CDT, création de Conseils de territoire sur des périmètres différents des CDT, création de la métropole en 2016, disparition inacceptable des départements sans consultation des citoyens par référendum,…Autant de bouleversements que le CDT Est Seine-Saint-Denis ne prend pas en considération.
Créés par la loi Sarkozy sur le Grand Paris de 2010, les Contrats de développement territorial (CDT) ont imposés une vision libérale de l’aménagement en Ile-de-France autour du futur métro automatique :
- D’un côté la création de « clusters » autour des pôles de compétitivité franciliens engagés dans la concurrence internationale.
- De l’autre, des territoires relégués pour lesquels la création du métro automatique ne répond qu’à l’objectif de transport de la main d’œuvre vers les bassins d’emploi, avec la perspective de véritables ville-dortoir dont la vocation est d’accueillir toujours plus de population sans les équipements publics correspondants.
Cette matrice libérale, génératrice de toujours plus d’inégalités territoriales, se trouve au cœur du CDT Est Seine-Saint-Denis. Où est l’égalité de traitement entre les villes, quand l’effort de l’Etat différera selon leur appartenance ou non à tel ou tel CDT ? Nous sommes loin des promesses d’une métropole solidaire !
Certes, l’action des élus locaux a permis que ces CDT dépassent le simple aménagement spéculatif autour des gares du Grand Paris et intègrent des dimensions sociales et environnementales. Mais malgré les avancées obtenues et certains projets essentiels pour les populations, nous sommes loin du compte.
Enfermés dans la logique d’austérité et de désengagement de l’Etat, les financements publics sont aux abonnés absents pour répondre aux besoins des habitants, en matière de formation, de santé, d’emploi.
Face aux incertitudes et aux insuffisances du CDT Est Seine-Saint-Denis, nous refusons le passage en force programmé. Nous appelons à prendre le temps de la concertation avec les populations de nos villes, pour construire un projet de territoire véritablement ambitieux et solidaire.
Contact presse : 06 95 10 13 61 Le 16 septembre 2014