Quand les Français pointent la dégradation ou l’absence de services publics, leur raréfaction dans les secteurs ruraux et urbains, Emmanuel Macron tente d’apaiser la colère nourrie par la promesse de fermer 120 000 postes de fonctionnaires.
Pointant tel ou tel dysfonctionnement ponctuel le plus souvent lié à la pénurie des moyens mis à disposition, mais dont l’objectif est clairement d’opposer salariés du public et du privé, il propose des réorganisations de notre administration, avec des transferts de fonctionnaires sur le terrain et le recours massif aux contractuels.
Déjà la privatisation de la poste, d’EDF et de GDF visait à rentabiliser ces services. Elle les a cassés par réformes successives « libérant » des activités économiques de milliards d’euros pour des firmes privées qui, obéissant aux lois du marché, dégagent des marges pour des actionnaires. Ce qui nous conduit, par le truchement des aides publiques dont elles disposent, de payer plus cher pour un service souvent dégradé qui était public autrefois.
Dans le même temps, on s’éloigne de plus en plus du statut de la fonction publique attaché à la conception du fonctionnaire citoyen qui a la responsabilité de se conformer aux instructions, mais n’est pas délié de sa propre responsabilité. On lui préfère l’idéologie managériale, obéissant aux seuls indicateurs de rentabilité et de performance, qui enferme dans l’infantilisation.
Veut-on des fonctionnaires serviteurs de l’Etat ou valets du gouvernement ?