Alors, qui dit vrai ? Depuis dix jours, les membres du gouvernement ne cessent de se contredire sur la question du maintien ou non de l’âge d’ouverture des droits à la retraite. Désormais, deux discours coexistent au sommet de l’État. D’un côté, certains invoquent « les engagements pris » de ne pas toucher à l’âge légal. De l’autre, l’Élysée et Matignon continuent de jouer la partition du « tout est sur la table », dans la perspective d’une prise en charge accrue du risque de dépendance liée au grand âge.
En fait, si ces deux sujets sont distincts, le pouvoir pourrait utiliser la dépendance pour justifier le recul de l’âge légal de la retraite. Car le pouvoir entend financer les nouveaux besoins liés à la dépendance à cotisations constantes. Il serait alors nécessaire de réduire les pensions et de repousser l’âge de la retraite. En fait de désaccord au sein du gouvernement, il s’agit plutôt d’une partie de poker menteur destinée à sonder l’opinion.