Félicitons-nous de la place accordée dans notre commune aux cérémonies et initiatives qui ont marqué le centenaire de l’armistice de la première guerre mondiale.
Depuis 2012, à l’initiative de N. Sarkozy, une loi en a fait le jour où l’on commémore les morts pour la France de toutes les guerres, jusqu’aux opérations extérieures actuelles. Ce choix très discutable sème la confusion sur les dimensions spécifiques de chacune de ces guerres et dilue la puissante aspiration à la paix, le « plus jamais ça » des soldats revenus de l’enfer des tranchées. La reprise par Xavier Lemoine, en guise de discours, d’un poème de Charles Péguy, ancien socialiste et ami de Jaurès, catholique mystique, entretient cette confusion. Ce talentueux écrivain devenu d’extrême droite, partisan d'une revanche sur l'Allemagne, n’écrivait-il pas dans le Petit Journal du 22 juin 1913 : « Dès la déclaration de guerre, la première chose que nous ferons sera de fusiller Jaurès. » Il n’eut pas à la faire, Jaurès fut assassiné le 31 juillet 1914, à la veille de la guerre et avec lui son engagement total pour la Paix.
Commémorer le 11 novembre, c’est avant tout garder la mémoire de cet épouvantable conflit, rester fidèle au deuil porté par des milliers de combattants et de familles, célébrer la paix, rejeter le venin nationaliste, rejeter cet immense désordre qu’on appelle aussi l’ordre capitaliste, pour mieux penser un autre avenir.