En 2006, lorsque le gouvernement de Dominique de Villepin était passé en force avec le 49.3 pour faire adopter le projet de loi Egalité des chances comprenant le Contrat première embauche (CPE), François Hollande alors premier secrétaire du PS déclarait : « Malgré ce passage en force, nous poursuivrons le débat parlementaire. Le 49-3 est une brutalité, le 49-3 est un déni de démocratie, le 49-3 est une manière de freiner ou d'empêcher le débat parlementaire ». En mai 2008, lors de l'examen du projet de réforme des institutions, la gauche avait plaidé pour sa suppression totale. L'amendement en question avait été déposé par dix députés socialistes dont... Manuel Valls !
On ne peut pas affirmer que l’on renforce la démocratie sociale en affaiblissant la démocratie parlementaire. Quand le gouvernement utilise le 49.3, cela signifie qu’il n’a plus de majorité, qu’il est en échec.
Ce gouvernement transgresse toutes les valeurs de la gauche, renie tous les engagements de campagne du candidat Hollande. C'est un terrible aveu d’échec.
Depuis maintenant près de trois mois, une mobilisation exceptionnelle a pris racine en France pour combattre ce projet de loi et porter l’exigence de nouveaux droits sociaux pour les salariés. Le passage en force de cette loi rejetée par plus de 70% de la population est inadmissible : les salariés sont méprisés, les citoyens bafoués et leurs représentants ignorés. Mais la lutte pour le retrait de ce texte continue.