A la suite des attentats de novembre 2015, Hollande et Valls se sont lancés dans une fuite en avant sécuritaire : état d’urgence instauré puis prolongé ; déchéance de nationalité pour les français convaincus de terrorisme (une proposition du FN !)… Cette dérive sécuritaire et son instrumentalisation électoraliste tournent le dos aux valeurs de gauche. « La France s’éloigne lentement d’un Etat de droit pour se rapprocher d’un Etat arbitraire » dénonce le Syndicat des avocats de France, et l’Union syndicale des magistrats ajoute : « l’Etat policier s’instaure de manière pérenne ». Tout ceci pour une efficacité nulle, car ce n’est pas la menace de déchéance de nationalité qui arrêtera un kamikaze !
Par contre, ces mesures sont destructrices des valeurs fondamentales de notre République et des principes universels des droits de l’homme. Elles sont une victoire des terroristes.
L’état d’urgence doit être un état d’exception et non devenir un état permanent instituant un recul des libertés fondamentales. Interrogeons-nous plutôt sur les raisons de la montée du terrorisme. En France et dans le monde. Car on ne naît pas terroriste. On ne naît pas kamikaze. Pourquoi certains, dans nos sociétés, le deviennent ? C’est à cette question qu’il faut répondre. L’état d’urgence et la déchéance de nationalité sont de fausses réponses destinées à camoufler les vraies interrogations et les vraies causes : la perte de repères dans une société en crise économique, sociale, éthique, démocratique, écologique ; les discriminations, les ségrégations et les injustices de toutes sortes ; les interventions militaires occidentales qui ont engendré des monstres…