Le site du Front de gauche de Montfermeil cesse de fonctionner. L'ensemble des articles et documents seront toujours visibles en consultation sur le site du PCF Montfermeil.

Banlieues, 10 ans après

2005 : durant 3 semaines, les quartiers populaires se révoltent. Le détonateur : la mort de Zyed et Bouna, deux jeunes Clichois électrocutés dans un transformateur électrique où ils s’étaient réfugiés pour fuir la police. Un vent de colère secoue toutes les banlieues de France : émeutes urbaines se conjuguent avec révoltes sociales et mettent au grand jour la déshérence des quartiers, le chômage de masse, les familles en grande difficulté frappées par la crise, les discriminations de toutes sortes… Un constat connu de tous, les inégalités sociales et économiques étant clairement identifiées, et aggravé par les propos provocateurs d’un ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, appelant à «karchériser la racaille ».

Depuis, 40 milliards d'euros ont été investis dans des programmes de rénovation urbaine avec un travail commun de l'État et des communes. La politique de la ville a sécrété de nombreux organismes et consommé beaucoup d’argent public.

A Montfermeil, la physionomie des Bosquets a réellement changé. La démolition-reconstruction a permis une véritable transformation du bâti. Des équipements publics y ont été rénovés ou implantés. Et le désenclavement est en cours. Incontestablement, le cadre de vie des habitants s'est amélioré..

Mais la question demeure : la rénovation est-elle suffisante, si elle ne se propose pas aussi l’amélioration des conditions économiques de vie des habitants ? Car la crise économique et les politiques d’austérité sont toujours là et n’ont fait qu’aggraver la situation.

Le chômage reste le fléau numéro 1. Dans les « Zones Urbaines Sensibles », le taux de pauvreté est passé de 23,2% en 2005 à 38,4 % en 2014 et le chômage y est aujourd’hui de 23,2% ; 42% pour les moins de 25 ans.

Bien souvent, ces rénovations se sont accompagnées d’augmentation des loyers et des charges incompatibles avec les revenus des résidents.

Et beaucoup reste à faire pour les services publics de proximité – éducation, loisirs, culture, sport…- alors que l’Etat a considérablement réduit ses dotations aux communes.

L’urbain et l’humain doivent être menés de front, si l’on veut éradiquer l’économie souterraine, le repli sur soi, le communautarisme. Car la rénovation urbaine ne suffit pas pour donner une perspective de mieux vivre. Et de mieux vivre ensemble. Le développement économique, la formation, la promotion de la citoyenneté et des valeurs républicaines, la mixité et la cohésion sociale sont indispensables.

Ces quartiers ont des atouts. Ils sont riches de leur jeunesse, de leur métissage culturel. Encore faut-il associer leur population à l’élaboration des projets et à la prise de décision démocratique.

 

logo bas Copyright 2019 - reproduction interdite