Fort de Vaujours : vœu déposé par les élus Front de Gauche lors du conseil municipal de juillet
Le 2 juillet 2014, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a rendu public un rapport d’avril concernant le site du Fort de Vaujours et son exploitation par l’entreprise BP Placo. L’IRSN était mandaté pour répondre notamment aux questions suivantes :
- La méthodologie retenue pour le traitement des bâtiments à démolir est-elle adaptée aux enjeux (…) ?
- Les modalités de suivi radiologique prévues permettent-elles de garantir ta radioprotection des travailleurs ?
- Les modalités de surveillance de l'environnement prévues permettent-elles de garantir l'absence d'impact sur les riverains ?
Réponse de l’institut : au-delà des incertitudes sur les types de pollutions à rechercher, en raison du secret défense maintenu sur ce site, les appareils utilisés ne permettaient pas de détecter les contaminants incriminés.
Le rapport juge également insuffisant les dispositifs proposés par l’entreprise pour protéger les travailleurs face aux potentielles contaminations. Pourtant une première campagne de destruction s’est achevée mi-mai. Elle a été réalisée par des sous-traitants, dont tout laisse à croire aujourd’hui que leur protection n’a pas été suffisamment assurée.
Enfin, l’IRSN met également le doigt sur des données inquiétantes concernant la protection des riverains et de l’environnement : d’une part la méthode visant à définir la « caractérisation radiologique » des gravats doit être complétée afin d’adapter les méthodes de stockage et de traitement ; d’autre part un seul appareil de prélèvement atmosphérique est prévu pour être placé sous le vent à des fins de surveillance environnementale, ce qui semble très limité.
Le 2 juillet 2014, quelques heures seulement avant de la publication officielle de ce rapport de l'IRSN, la préfète de Seine-et-Marne, Madame Nicole Klein, a annoncé qu'il n'y aurait plus de nouvelles démolitions tant que Placoplatre n'aura pas mis en œuvre un protocole validé par l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
Mais le projet n’est pas abandonné. Et notre ville est concernée.
Nous sommes riverains. Le fort de Vaujours est à 1 km à vol d’oiseau, et de nombreux Montfermeillois traversent cette zone de façon régulière pour le travail, les loisirs…
Notre ville, comme d’autres, peuvent interpeller les autorités. Des élus de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne ont écrit deux fois aux Ministres successifs.
Nous proposons que le Conseil Municipal de Montfermeil adopte la motion suivante :
- Depuis 2005, un arrêté interpréfectoral interdit sur le site les activités liées à l’accueil du public : usages résidentiels, activités agricoles, activités entraînant la présence d’enfants, aux établissements recevant du public, lieux de rassemblement de personnes… Nous demandons qu’il soit étendu aux activités industrielles, aux services industriels ou assimilés, et que Placoplâtre prenne toute la mesure des risques auxquels il expose les travailleurs et les riverains en voulant à tout prix exploiter ce site.
- Nous demandons que la lumière soit faite sur l’utilisation du Fort de Vaujours, de 1955 à 1997, afin d’identifier les pollutions auxquelles les riverains et les travailleurs sont exposés.
- Nous demandons que la CRIIRAD et le Collectif « Sauvons la Dhuis » soient pleinement intégrés à la Commission de Suivi du Site du Fort de Vaujours, ils ont fait les preuves de leur connaissance du dossier et de leur impartialité.
- Nous demandons une analyse sanitaire et épidémiologique par l’Agence Régionale de Santé sur notre commune, afin d’identifier si des pathologies sont imputables à la présence du Fort.
Enfin, en complément de cette motion qui affichera la position de notre ville sur ce sujet important, nous demandons que les Montfermeillois soient largement informés et invités à questionner leurs élus et les représentants de l’Etat sur ces enjeux de santé publique.