Disparitions

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Le Covid 19 a déjà frappé durement notre commune et notre hôpital est en première ligne. Parmi les victimes, à moins d’une semaine d’intervalle, il a emporté les deux derniers maires communistes de la ville : Michel Rosenblatt, le 11 avril et Gilles Guimet le 17 avril.

GUIMET Gilles, ancien maire de Montfermeil est décédé le 17 avril 2020

Né le 9 septembre 1938 à Paris, ancien élève du lycée Voltaire, il est nommé instituteur à l’école Jules Ferry de Franceville avant de rejoindre l’école Joliot Curie des Coudreaux où il exerce jusqu’en 1978. Il y occupe un logement de fonction avec son épouse.

Etudiant, il adhère au PCF en 1959 et devient en 1965 secrétaire de la section du PCF de Montfermeil-Coubron. Elu conseiller municipal sur la liste d’union de la gauche en 1971, il est maire adjoint chargé des affaires scolaires. Réélu en 1977, il succède à Michel Rosenblatt aux fonctions de maire en 1978, poursuit activement les travaux d’assainissement, transforme le quartier de la Fontaine Lassaut.

Sous son court mandat, la ville s’inscrit dans le premier projet ministériel Habitat et Vie Sociale pour lutter contre la gestion calamiteuse de la grande copropriété privée des Bosquets, l’Office Départemental des HLM rachète deux SCI en faillite, le dossier de construction de la résidence Lucien Noël est bouclé, la ZAC Vaucanson, source d’activité économique est lancée, une nouvelle mairie est inaugurée en septembre 1982.

Un club de prévention s’ouvre aux Bosquets, le bus (147B) arrive enfin au centre-ville, la première tranche de travaux de remise en état du bâtiment de la ferme du château est engagée pour devenir un musée des métiers qui ouvrira en février 1983. C’est sous son l’autorité de Gilles qu’est publié en 1982 un ouvrage consacré à l’histoire de notre ville. Parallèlement, d’importants travaux sont entrepris au moulin.

Il était à la tête d’une équipe animée par l’espoir de pouvoir construire avec les habitants de Montfermeil, un futur rempli de justice sociale et de solidarité, de projets urbains capables de corriger les erreurs du passé, de fraternité où la connaissance de l’autre, des autres, étaient source de culture et de progrès.

Chaleureux, inventif et audacieux, Gilles faisait vivre la démocratie participative ; ce n’était pas un élément de langage pour lui, mais bien une construction patiente qui invitait chaque habitant, quels que soient son origine, sa situation sociale, ses convictions, ses croyances, sa disponibilité, à devenir l’acteur du développement de son quartier et de la ville.

En 1983, la liste qu’il conduit aux élections municipales est battue. Deux ans après l’espoir né de l’élection de François Mitterrand en 1981, ce qu’on avait appelé le virage à droite du gouvernement avait provoqué de la colère et nombre de municipalités de gauche l’ont payé.

Il reprend son métier d’instituteur d’abord à l’école Paul Eluard de Clichy-sous-Bois puis comme directeur de l’école Charles de Gaulle de Villepinte à partir de 1984. Quand sa femme devient conseillère pédagogique en 1989 et perd son droit au logement de fonction, ils s’installent à Villeparisis (Seine-et-Marne).

Gilles Guimet continue de militer au PCF, s’engage dans la vie syndicale au Syndicat national des instituteurs (SNI aujourd’hui SNUIPP), est élu délégué du personnel. Il prend sa retraite en 1994.

Homme généreux, engagé, au service des autres, dans sa commune d’abord, auprès de ses collègues ensuite, sous dialyse depuis une dizaine d’années, il a succombé au covid 19.

A sa femme Aurore, ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants nous adressons nos très sincères condoléances.

Michel ROSENBLATT, ancien maire de Montfermeil, conseiller général, nous a quittés

Né le 21 novembre 1927 à Paris, de parents immigrés juifs polonais qui s’installent à Montfermeil dans les années trente, Michel Rosenblatt obtient son certificat d’études primaires en 1939. Pour échapper aux persécutions antisémites, la famille part pour Châtenay-Malabry où elle vit clandestinement avec de faux papiers.

Après une formation au métier d’ajusteur, il devient mécanicien en machines de bureau. Il adhère au PCF en 1945. En 1949 il revient à Montfermeil dans la maison familiale pillée. En 1951, il épouse Jeanne Goubaux, sténo-dactylo, puis secrétaire médicale et cadre à l’hôpital de Montfermeil. Ils ont deux filles.

Elu conseiller municipal de Montfermeil en 1953, premier adjoint en 1959, il devint journaliste en 1964 puis directeur de l’hebdomadaire du PCF, la Renaissance de Seine-Saint-Denis et le reste jusqu’en 1970.

Conseiller général du nouveau département de Seine-Saint-Denis de 1967 à 1979, maire de Montfermeil de janvier 1970 à novembre 1978, il conduira des listes d’union de la gauche en 1971 et en 1977.

Au cours de ses mandats de conseiller municipal, de premier adjoint, puis de maire, la ville investit massivement dans l’installation de l’eau courante sur tout le territoire communal et d’un réseau d’assainissement quasi inexistant en 1953. Entre les recensements de 1954 et 1975, la population triple et notre commune devient la plus jeune du département. Trois groupes scolaires, deux gymnases, un stade et le collège Picasso sortent de terre ; les services sociaux, cantines et colonies de vacances, se développent. La fête de la brioche naît en juin 1973.

C’est Michel Rosenblatt qui entame les discussions pour l’achat du cours privé la Haute Futaie qui deviendra la mairie. Sous son égide, la ville acquiert et restaure la propriété de la rue du Jeu d’Arc pour en faire la perception, transforme Le Vieux Logis, rue Henri Barbusse, et y installe la première crèche municipale, ouvre un centre culturel, développe la bibliothèque, entame la sauvegarde du Moulin promis à la démolition. En 1976, elle rachète le bâtiment de l’ancienne ferme, futur Musée régional des outils et métiers d’autrefois. Ses successeurs auront à cœur de réaliser les travaux nécessaires à la préservation de ce beau patrimoine local.

Quand il démissionne de ses fonctions de premier magistrat en 1978, il redevient réparateur de machines de bureau jusqu’à sa retraite en 1988 et continue de se mettre au service des autres, en assurant pendant de longues années la fonction de syndic bénévole de la copropriété où il réside, boulevard Hardy.

Amoureux du théâtre, il fréquentait chaque année le festival d’Avignon ; mélomane passionné, il aimait se rendre au festival musical de Saint-Denis.

Victime d’un AVC début mars, très éprouvé quelques jours plus tard par le décès de sa femme, entièrement dépendante et qu’il a pris en charge chez lui jusqu’au bout, il a ensuite été infecté par le covid 19.

Michel Rosenblatt nous a vraiment quittés le 11 avril 2020. La ville de Montfermeil perd un homme qui l’a servie avec passion, ses camarades et ses proches un militant fidèle à ses idéaux de justice et de fraternité, et ses filles dont il était si fier, un père aimant.

Nous lui exprimons notre reconnaissance et adressons aux siens nos très sincères condoléances.