Xavier Lemoine, de la désobéissance à la déraison

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Xavier Lemoine, de la désobéissance à la déraison

Alors que la ville de Montfermeil est lourdement touchée par la troisième vague de covid et que les personnels de l’hôpital sont épuisés, Xavier Lemoine court les plateaux médiatiques pour appeler à la désobéissance contre les vaccins, contre le confinement, contre les gestes barrières… Ces propos, au moment où le seuil des 100 000 morts en France est dépassé, sont d’une dangereuse irresponsabilité. Certains maires de droite de notre territoire lui ont d’ailleurs rappelé : « En tant que représentant de notre territoire, il ne peut pas se permettre un tel discours. Le devoir d’un maire est de protéger ses habitants. Moi, je ne suis pas médecin, ce n’est pas à moi de dire ce qu’il faut faire pour lutter contre l’épidémie. » (J-M Genestier, maire du Raincy).

Il est, par contre, particulièrement obéissant lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre une politique d’austérité à l’hôpital public. Résultats : notre hôpital de Montfermeil, victime du manque d’investissement depuis des années, devra être détruit et reconstruit ; une centaine de lits ont été fermés ces dernières années, lits qui manquent cruellement aujourd’hui.

Dominique Dellac a dénoncé cette irresponsabilité dans un communiqué de presse.

« Désobéissance civile » : les propos irresponsables de Xavier Lemoine

Invité à s’exprimer dans une émission sur LCI, Xavier Lemoine a prôné la « désobéissance civile » face aux restrictions sanitaires mises en place pour faire face à la pandémie de Covid-19. Qu’entend Xavier Lemoine par « désobéissance civile » ? Refuser de porter le masque, de respecter les gestes barrière et les consignes sanitaires ? « Désobéissance » qu’il met en pratique dans ses relations avec les Montfermeillois et le personnel communal depuis le début de la pandémie. Ce n’est pas un hasard, si la mairie de notre ville a été un cluster contaminant largement les personnels et les élu.e.s de la majorité.

Depuis des mois, le maire de Montfermeil se répand en vidéos dans lesquelles il s’érige en donneur de leçons « pseudo scientifiques ». Mais son mandat de maire ne lui confère aucune autorité médicale.

Je comprends et partage la fatigue et l’exaspération des Françaises et des Français face à la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. Mais inciter à abandonner les règles de prudence les plus élémentaires et jeter le doute sur la vaccination ne peuvent qu’aggraver la situation en provoquant davantage de contaminations, de souffrances, de surcharge de l’hôpital, et donc retarder le retour à une vie « normale ».

Cela est d’autant plus irresponsable de la part du maire de Montfermeil que notre hôpital est confronté à une situation intenable qui lui a valu la « une » des médias et que notre ville présente un des taux d’incidence les plus élevés du département (1 000 contaminations pour 100 000 habitants), lui-même un des plus touchés de France.

Faut-il  rappeler à l’indigné Xavier Lemoine, qu’il a été pendant de longues années président du conseil d’administration de l’hôpital Le Raincy-Montfermeil ? Que durant toutes ces années, et encore aujourd’hui comme président du Conseil de surveillance, il a scrupuleusement appliqué la politique d’austérité nationale de réduction de la dépense publique dans le domaine de la santé, de réduction du nombre de lits (plus de 100 lits supprimés à l’hôpital de Montfermeil ces dernières années). Faut-il lui rappeler sa responsabilité dans l’état catastrophique de notre  hôpital, qui connaît un taux de vétusté de 90%, ce qui rend aujourd’hui sa destruction/reconstruction nécessaire. Nous aurions aimé le voir alors agir avec autant de combativité pour exiger les moyens financiers pour les investissements nécessaires.

La véritable désobéissance à mettre en œuvre pour sortir de la crise, c’est celle qui rompt avec les politiques qui ont mené notre système de santé dans le mur : désobéissance à la « réduction des coûts » en donnant des moyens dignes à l’hôpital public ; désobéissance à la loi du profit en levant les brevets sur les vaccins ; désobéissance à la « concurrence libre et non faussée » en menant une véritable politique industrielle du médicament et de la santé dans notre pays.