Les travaux de la Gare du Grand Paris aux Bosquets entraînent des nuisances sonores pour les riverains, y compris parfois la nuit. Certains habitants bénéficient d’une réduction de loyer en indemnisation. Mais pas tous, cela dépend du périmètre. Des habitants ont occupé le chantier pour manifester leur mécontentement et demander la même indemnisation. La Société du Grand Paris a décidé de porter plainte contre eux, alors qu’une médiation était initiée par la police nationale. Xavier Lemoine a justifié ces poursuites, dénonçant avec mépris une action portée « par l’appât du gain dans des temps difficiles de crise économique ». Dominique Dellac, sollicité par les locataires concernés, les a accompagnés au commissariat, est intervenue auprès du bailleur Seine-Saint-Denis Habitat pour que leur demande de réduction de loyer soit étudiée et a écrit à Olivier Klein, président du Conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, pour le retrait de la plainte et pour un règlement amiable (voir courrier joint).
Courrier de Dominique Dellac au Président du Conseil de surveillance de la Société du Grand Paris
J’ai été interpellée par les locataires du 9 rue Berthe-Morisot à Montfermeil, confrontés à d’importantes nuisances dues au chantier de la gare du Grand Paris Express, situé à proximité immédiate de leur domicile. Ces travaux indispensables – ce que comprennent les locataires – impactent lourdement le quotidien des familles, en particulier celui des enfants et des actifs dont la journée de travail commence tôt, des salariés et des étudiants en télétravail.
Ils demandent à être entendus par la SGP et par leur bailleur Seine-Saint-Denis Habitat afin de négocier une mesure compensatoire, au même titre que leurs voisins de la même résidence du 13 Berthe-Morisot qui ont pu bénéficier d’un abattement de 35 % de leur loyer pour « troubles dans les conditions d’existence et renonciation à recours ».
Pour alerter sur leur situation, les locataires ont donc fait circuler une pétition et adressé deux courriers à M. Thierry Dallard, alors président du directoire, ainsi qu’un mail à Mme Lala Plez, agente de proximité, en dates des 1er et 15 février dernier, courriers restés sans réponse.
Ce manque de considération pour leurs conditions de vie dégradées génère une exaspération croissante et légitime chez les locataires, qui ont manifesté leur mécontentement à deux reprises devant le chantier afin de se faire entendre.
Suite au deuxième rassemblement, plusieurs participants ont été invités le 10 mars dernier au commissariat de Clichy-sous-Bois-Montfermeil pour entamer une procédure de médiation et m’ont demandé de les accompagner.
C’est avec une grande surprise que nous avons appris ce même jour que les participants concernés étaient l’objet d’un dépôt de plainte de la SGP pour entrave au bon déroulement du chantier. Une démarche qui n’appelle en rien à l‘apaisement pourtant nécessaire et injuste au regard de la situation vécue par les locataires et de leur droit à manifester pacifiquement, et qui ne peut que contribuer à envenimer les choses, à rebours des efforts de médiation déjà entrepris.
Je m’adresse donc à vous, Monsieur le Président du conseil de surveillance, pour vous demander que cette plainte soit retirée et pour l’organisation d’une concertation incluant la SGP, les locataires que j’accompagne et tout acteur pertinent, afin de résoudre au mieux cette situation conflictuelle, dont vous comme moi ne souhaitons pas qu’elle dégénère, alors que la tension est perceptible dans le quartier, et que ces mêmes locataires ont déjà dû « calmer » les jeunes.
En vous remerciant par avance pour votre attention et votre compréhension.