Ils étaient les « gardiens de la paix » ; ils sont devenus les « forces de l’ordre ». Ce glissement sémantique en dit long sur la dérive sécuritaire de notre pays et sur le rôle répressif que, depuis des décennies, les gouvernements entendent faire jouer à la police. Evidemment, la répression entraîne des « bavures » violentes et racistes, dont le gouvernement voudrait empêcher la diffusion médiatique. D’où l’article 24 de la loi « sécurité globale ».
Le contrôle au faciès, la politique du chiffre, l’usage des tirs de LBD ou des techniques d’immobilisation se sont substitués aux missions républicaines de la police. Avec les conséquences que l’on connaît. Ce déchaînement de violence n’est pas le fait de quelques « brebis égarées », mais le fruit d’une conception du maintien de l’ordre.
Pourtant notre Constitution stipule : « La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc constituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée. »