Les chiffres de l’institut européen de statistiques (Eurostat) sont accablants. Au rythme actuel où se réduisent les inégalités salariales de genre dans l’Union européenne (UE), l’écart ne sera comblé que le siècle prochain, estime la CES dans un communiqué.
Ainsi, en 2010, l’écart des rémunérations était de 15,8 % ; il était descendu en 2018, selon les dernières statistiques sur le sujet, à 14,8 %. Ce nombre ne représente qu’une moyenne. La France, elle, est en retard sur ses partenaires. L’écart salarial n’a diminué que d’un petit 0,1 point, passant de 15,6 à 15,5 % entre 2010 et 2018. A ce rythme là, il faudrait plus de 1 000 ans pour que l’égalité salariale soit effective dans notre pays !
Pour faire face à cette évolution, des mesures contraignantes doivent être prises au niveau national comme européen. Le besoin d’une initiative législative européenne sur le sujet est criant. Mais elle tarde à venir. Une directive sur la transparence des rémunérations qui devait être présentée par la Commission européenne le 4 novembre a été reportée au 15 décembre. La présidente de la Commission européenne avait suscité l’espoir en promettant des mesures contraignantes en faveur de la transparence salariale au cours des cent premiers jours de son mandat. Cette promesse semble avoir disparu de l’agenda sous la pression de militants anti-égalité.