Il est rare qu’un PDG soit licencié. En général, ils démissionnent avec un parachute doré conséquent. Emmanuel Faber, ex PDG de Danone, est une exception. Et son licenciement une véritable leçon de choses sur la nature du capitalisme. Ce chantre d’un « capitalisme humaniste à la française » a été limogé par les actionnaires pour avoir été « trop social » et « trop environnemental » à leurs yeux ; et pas assez productif de profits ! Ce sont des fonds de pension américains et anglais qui ont mené l’assaut. Il avait pourtant, durant l’été 2020, annoncé la suppression de 2 000 emplois dans le groupe, dont 500 en France. Pas assez pour concurrencer les taux de profits de Nestlé ou d’Unilever. Objectif assigné au nouveau PDG : 15% de taux de profit. Le lendemain de la démission de Faber, l’action Danone a gagné 5% à la bourse de Paris. Quant à la souveraineté alimentaire nationale et sa capacité à nourrir la population… ce n’est pas le problème des actionnaires. Et pas plus celui du ministre de l’économie, qui s’était dressé contre le rachat de Carrefour par le canadien Couche-tard, mais qui n’a pas réagi dans le cas de Danone. Pour eux, « les produits laitiers ne sont leurs amis pour la vie » que s’ils leur permettent de faire leur beurre !
Danone : une leçon de choses
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