Après la capitulation de Napoléon III, le 2 septembre 1870, la République est proclamée, puis un armistice est signé le 26 janvier 1871. Le tiers de la France est occupé. Sur les 1 140 habitants de Montfermeil il n’en reste plus que 6 le 20 septembre lorsque les Allemands s’installent dans notre village. Les autres ont fui vers Paris.
La capitale refuse de capituler et de remettre les canons dont elle dispose au chef du gouvernement, Adolphe Thiers, qui s’installe à Versailles. Le 18 mars 1871 éclate la révolution communale, une expérience inédite de République démocratique et sociale, de gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple qui durera 72 jours et prendra des décisions qui marqueront durablement l’opinion : séparation de l’Église et de l’État, école laïque, gratuite et obligatoire, ébauche d’un droit du travail, réquisition des logements vides pour les ans abris…
Le 21 mai, 130 000 soldats versaillais entrent dans Paris. La guerre civile fait rage ; du 21 au 29 mai pendant la semaine sanglante, a lieu le plus grand massacre de population civile depuis les guerres de religion : 20 000 morts, 40 000 prisonniers, 12 000 condamnés à la prison, aux travaux forcés ou à la déportation…
La commune est vaincue mais en tentant de faire vivre les vieux idéaux d’émancipation, elle laisse le souvenir d’une expérience unique jusqu’à devenir une référence universelle ; à Pétrograd en 1917, à Barcelone en 1936, au Mexique ou chez les Kurdes du Rojava.
Comme le dit la chanson, la Commune n’est pas morte…