Ministre du Travail à la Libération, la France lui doit l’une de ses plus belles créations collectives : la Sécurité sociale. Il en fut la cheville ouvrière et le principal bâtisseur. Depuis lors, des générations de citoyens ont eu la chance de bénéficier d’une couverture sociale exceptionnelle, une étape fondamentale dans la recherche d’une vie meilleure qui a toujours animé l’humanité.
Notre pays doit à ce militant communiste la généralisation des retraites, les comités d’entreprise, la médecine du travail, la reconnaissance des maladies professionnelles, la prime prénatale…
Certes, de nombreux coups ont été assénés à la Sécurité sociale et au Code du travail depuis que Croizat n’est plus. Certes, la Sécurité sociale est avant tout une œuvre collective, comme Croizat, syndicaliste à la CGT, le rappelait. Mais qui peut dire que cet homme d’État n’a pas joué le premier rôle, en tant que ministre, pour apporter à la France l’une de ses plus belles réformes ? Qui peut dire que cette réalisation ne constitue pas un pilier indispensable à notre République sociale ?
Le XIXe siècle aura été marqué dans notre pays par l’accès de tous à l’éducation. Le XXe retiendra à n’en pas douter, avec le recul, la fondation du système de santé publique créée par Croizat comme l’une de ses plus grandes conquêtes.
Ambroise Croizat est définitivement digne du Panthéon, qui s’honorerait en l’accueillant.