Avec la loi « confortant les principes républicains, initialement intitulée « loi sur le séparatisme », Macron enfile de gros sabots électoralistes, l’œil rivé sur les présidentielles. Son objectif : s’attirer les bonnes grâces de l’électorat de droite et couper l’herbe sous le pied de Marine Le Pen en orientant le débat public sur les questions identitaires, sécuritaires et religieuses, alors que la pandémie amplifie les désastres économiques et sociaux engendrés par des décennies de libéralisme.
La lutte contre « l’islam politique », le « séparatisme » et le « communautarisme » ; et la réaffirmation des principes républicains servent en fait de prétextes au renforcement des prérogatives de l’Etat dans ses domaines régaliens : police, justice et police des cultes. Si certaines mesures semblent utiles pour lutter contre les mariages forcés, les certificats de virginité pour motif religieux ou la polygamie ; ou pour inciter les associations cultuelles à adopter le régime de la loi de 1905, elles ne sauraient faire oublier la stigmatisation des citoyens français musulmans et la volonté de contrôle du culte musulman. Rappelons l’un des piliers de la laïcité, résumé par Victor Hugo : « L’église chez elle et l’Etat chez lui ». Vouloir instrumentaliser les cultes, même pour mener le nécessaire combat contre le terrorisme, ne peut que conduire à l’impasse. Ce dont la laïcité a besoin, c’est d’égalité sociale et politique.