Confronté aux problèmes économiques et sociaux, entendant poursuivre dans la voie du libéralisme, avec son cortège de casse du socle social français hérité de la Libération et de réduction des services publics pour alimenter les profits des grands groupes industriels et financiers, le président de la République, comme Nicolas Sarkozy en son temps, agite le drapeaux de l’insécurité. Une démarche non dénuée d’arrière-pensées électoralistes en vue des présidentielles de 2022.
Alors que l’Observatoire national de la délinquance indique que le nombre de vols et d’homicides est en forte baisse ces dernières années ; alors que la lutte contre les inégalités sociales, les discriminations et le racisme devraient être des priorités nationales, Macron préfère jouer la surenchère avec les présidentiables de la droite qui n’hésitent pas à parler « d’été Orange mécanique » (Xavier Bertrand) ou de « nouveaux barbares » (Valérie Pécresse).
Plus encore, le ministre de l’Intérieur n’hésite pas à reprendre le terme « d’ensauvagement » des quartiers populaires, qui fit l’objet d’un colloque à l’Assemblée Nationale organisé par Marine Le Pen, avec Xavier Lemoine à la tribune aux côtés de la présidente du RN…
Et pour lutter contre l’insécurité, le président met en avant un concept fumeux : le « séparatisme ». Au-delà des quelques mesures annoncées, il s’agit bel et bien d’une énième tentative de discrimination et de stigmatisation d’une partie de la population française : les Français musulmans.
Comment s’étonner alors que des élus, comme le maire communiste de Stains, Azzedine Taïbi, soit obligé de porter plainte pour « menaces de mort » ?
Ceux qui utilisent ces ressorts politiciens jouent avec le feu.