La perspective d’une demande mondiale exceptionnelle et d’un profit tout aussi exceptionnel a incité les firmes pharmaceutiques à une véritable course au vaccin contre le covid-19, à une compétition économique indécente. Car, aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique, sixième marché mondial, est livrée aux appétits d’actionnaires qui décident de la production (ou non) de médicaments en fonction de leurs dividendes. Les Etats n’ont plus leur mot à dire, alors que la pandémie exigerait qu’ils puissent coopérer pour la mise en commun de brevets et faire que la solidarité l’emporte sur la compétition capitaliste. Les propos du Pdg de Sanofi disant réserver en priorité un éventuel vaccin au plus gros payeur, à savoir les Etats-Unis, ont justement scandalisé. Mais, rien d’étonnant à cela : c’est dans la logique libérale. Aux Etats-Unis, le prix des médicaments n’est pas encadré par les pouvoirs publics : il est libre et les bénéfices peuvent êtres mirobolants.
Pourtant Sanofi se nourrit d’argent public : 24 millions de CICE chaque année depuis 2012, 150 millions de crédits d’impôt pour la recherche, sans compter les crédits de la Banque Centrale Européenne qui s’élèveraient à 4,5 milliards d’euros… Ses actionnaires empocheront 4 milliards d’euros cette année. Cela ne l’empêche pas d’annoncer des licenciements sur son site Recherche et Développement de Vitry-sur-Seine.
Il est temps de soustraire Sanofi aux intérêts financiers pour que la recherche et la production de médicaments deviennent propriétés communes de l’humanité.