Pour de nombreux Français, l’épidémie agit comme un révélateur des tares du capitalisme, de ses injustices comme de ses incapacités économiques, sociales, écologiques.
69% des Français jugent sévèrement « le productivisme et la recherche perpétuelle de la rentabilité » ; 70% estiment nécessaire de « réduire l’influence de la finance et des actionnaires sur la vie des entreprises ». Ils sont nombreux à faire le lien entre les manques de masques, de tests, de lits d’hôpitaux, de personnel hospitalier et les politiques d’austérité menées depuis des décennies. Ils considèrent que les hôpitaux publics, la Sécurité sociale, l’eau, l’air et l’éducation nationale sont des biens communs qu’il faudrait « interdire de fragiliser à l’avenir ».
Même le très libéral Financial Times appelle à des « réformes radicales pour que la société fonctionne pour tous ». Mais attention, les « réformes radicales » n’ont pas la même signification pour tous. Et le Medef y voit déjà l’occasion d’augmenter le temps de travail tout en réduisant les salaires pour « relancer l’économie ». Les réformes du Code du travail et de l’assurance chômage ; celles annoncées portant sur les retraites et la Sécurité Sociale ne lui suffisent pas. Il entend profiter de la crise économique et sociale engendrée par l’épidémie pour casser encore plus les acquis sociaux et libérer encore plus l’exploitation des salariés.