La Seine-Saint-Denis ne veut plus payer la solidarité nationale à la place de l’Etat. Depuis le début des années 2 000, l‘Etat a transféré sur les Départements le paiement du RSA, de la prestation de compensation du handicap, de l’allocation personnalisée d’autonomie et de la prise en charge des mineurs non accompagnés. Mais si, avec la crise et l’explosion de la pauvreté, la charge financière s’est envolée, notamment en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, la compensation de l’Etat n’a pas varié. Ainsi, chaque année, le Département doit compenser la différence entre les allocations versées et la dotation de l’Etat.
Au total, la dette cumulée de l’Etat à l’égard de notre Département depuis ce transfert atteint 2,5 milliards d’euros. Mais trop, c’est trop. D’autant que notre Département est également pénalisé par des politiques publiques inégalitaires en matière d’enseignement, de justice et de sécurité comme vient de le révéler un rapport parlementaire. Cette année, le Département a donc décidé de ne pas payer les 347 millions de dépassement et d’envoyer la facture à l’Elysée.
Pour leur part, les élus communistes et citoyens Front de gauche de Seine-Saint-Denis demandent la renationalisation du paiement des aides de solidarité et un plan de rattrapage d’urgence.